Sujet dominant de siècles de créations tridimensionnelles, le corps animal et humain peut être considéré comme un création tridimensionnelle également. Le mouvement est un critère majeur, tout comme l’usure et l’évolution qui font de nos corps une réalité tellement plus complexe que son volume, son apparence et sa situation dans l’espace. De même, les corps vivants ne sont pas taillés, modelés, moulés, même si de nombreux mythes originels font du genre humain une créature de terre animée par le souffle divin. La procréation et la génération ne procèdent pas du modelage, ni du moulage. Néanmoins, il peut être établi un dialogue quant au processus de création.

Autre thématique, celle du genre..depuis les religions de dieux ayant créé les humains à leur image, la figure humaine est comme un sanctuaire, une icône sacrée car reflet du divin. les cultures animistes n’ont pas cette approche et le détachement contemporain du dogme religieux libère de cette injonction à l’imitation et l’idéalisation de la figure humaine..

De même, les stéréotypes de genre, véhiculés par les sociétés patriarcales depuis 3500 ans et relayés par nos sociétés consuméristes, sont déconstruits par de nombreuses sculptrices, prenant enfin en charge, la responsabilité de la représentation de leur sexe et de ses spécificités.

Les corps animaux sont eux aussi un enjeu millénaire de la représentation et reviennent interroger nos sociétés aux tendances réductrices, utilitaristes et réifiantes. Les corps animaux comme miroirs de nos démons.