Les voyages et déplacements remontent aux origines d’ l humanité et de sa bipédie spécifique. Si pendant des millénaires, les récits furent oraux et sources de mythes et de sagas, on peut retrouver des traces peintes, sculptées, dessinées relatant ces voyages fondateurs et mythiques.

Le déplacement des corps, génère une iconographie spécifique, différente de la vue fixe, de l’image totalisante ayant pour fonction l’illustration d’un mythe, d’une scène fondatrice, d’une parabole.

le voyage est constitué d’étapes, de phases, entre un passé et un futur ; une suspension. Le voyage se prète donc aux séquences, aux partitions, aux cases.

Dans les mythes fondateurs, il y a l’idée initiatique ; la capacité à se confronter à des situations imprévues ; on retrouve encore la confrontation de cultures et de religions ; l’idée encore de l’immensité et des frontières du monde terrestre.

Les voyages n’ont en fait d’intérêt que si ils peuvent être relatés et racontés à ceux qui sont restés. légendes, sagas, contes viennent divertir selon ce principe humain essentiel de la « délégation » ( déléguer à d’autres les nombreuses actions qu’un seul et même individu ne peut assurer). Ainsi, le voyageur voyage aussi pour les autres.

Si le merveilleux réside déjà dans l’exploration réelle et physique des « lointains », les confins et les limites du monde exploré sont l’occasion de broder sur les merveilles supposées exister au delà de l’expérience ; les voyageurs s’appuyant alors sur les dires et histoires d’autres voyageurs….l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme…qui à vu l’ours. Voyage d’ Alexandre et/ou même de Marco Polo décrivent des lieux sur la base de récits d’autres voyageurs.

Les conquètes militaires notamment pour Rome, sont la preuve de l’unité de l’empire et de sa vocation universelle, unifiante , centralisée autour d’un point de l’ espace: Rome. Toutes les voies partent et reviennent à Rome. La colonne TrajaneLa Colonne Trajane. Rome axe du monde. en est l’exemple le plus abouti.

les manuscrits relateront les croisades comme des voyages de reconquête ; l’universalité et la centralité de l’Empire Romain a été remplacée par le christianisme, romain lui aussi, qui emprunte sa structure et sa hiérarchie à l’Empire.