Dès le début du 20e siècle, apparaissent des revues illustrées convoquant des artistes avant-gardistes, s’écartant de la tradition du dessin marqué par les académismes du 19e siècle. Ainsi, Uribe, Juan Gris, Feininger et Cocteau peuvent diversifier leurs talents de peintres et écrivains et expérimenter des graphismes audacieux, come dans « le Mot ».
Pendant la guerre de 14-18, de nombreux artistes s’exilent aux USA et en Suisse ( les dadaïstes), pendant que les autres, bon ou mal gré, participent à l’élan « patriotique », soit au front, soit dans les revues destinées aux soldats comme à « l’arrière ».
La richesse et la diversité incroyable d’une revue comme « La Baïonnette » est significative de la diversité des publics concernés. C’est pourquoi on y retrouve tus les styles, tous les sujets et ceci avec une grande qualité d’impression, de mise en page ; utilisation généreuse des couleurs, interactions avec les lecteurs et lectrices.
Même si bien entendu, on retrouve les vieux réflexes sexistes, voire racistes et misogynes dans certains dessins, une place asses importante est faite à certaines femmes chroniqueuses ( Colette) et illustratrices comme Gerda Wegener.
Cette revue est une mine incroyable d’information sur l’état de la société, et mérite d’être vue et revue. Il y a à peu près 260 exemplaires ( 1915-1919).
Moins diverse et plus sombre est « la Grimace », quand, » le Régiment » et « Fantasio », sont clairement plus « léger » et lourds à la fois dans le registre du sexisme. Le public est ici, non pas l’ensemble de la société ( front et arrière), mais surtout les soldats, voire les officiers ( Fantasio). Hypothèses à vérifier.
La photographie, le cinéma, vont relativiser de plus en plus l’impact et la popularité des revues de caricatures, qui deviennent marginales.
Peu de dessins dans l’entre 2 guerres, peu de réactivité face aux dangers fascistes, nazis ou staliniens ; sinon, parfois, là où on ne les attendait pas ( Fantasio). Evidemment le pire antisémitisme ressurgit, préparant le terrain à une collaboration enthousiaste de certains.
A noter quelques rares dessins antinazis de Diran Ajemian, mais publiés en Afrique du Nord. La presse étant muselée et censurée pendant la guerre, il n’y a pas de caricatures du côté de la Résistance, sinon, le chef d’œuvre de Calvo » la bête est morte », parue après le débarquement.
A noter les débuts très sages de Hara Kiri, qui sous la houlette de Fred ( l’auteur des voyages de Philémon), développe une légère et poétique misanthropie. Il faut attendre 1968 pour voir se libérer la rage vitale des Cabu, Reiser, Wolinsky.
CARICATURES 3. Guerres. 1900-1950
Dès le début du 20e siècle, apparaissent des revues illustrées convoquant des artistes avant-gardistes, s’écartant de la tradition du dessin marqué par les académismes du 19e siècle. Ainsi, Uribe, Juan Gris, Feininger et Cocteau peuvent diversifier leurs talents de peintres et écrivains et expérimenter des graphismes audacieux, come dans « le Mot ».
Pendant la guerre de 14-18, de nombreux artistes s’exilent aux USA et en Suisse ( les dadaïstes), pendant que les autres, bon ou mal gré, participent à l’élan « patriotique », soit au front, soit dans les revues destinées aux soldats comme à « l’arrière ».
La richesse et la diversité incroyable d’une revue comme « La Baïonnette » est significative de la diversité des publics concernés. C’est pourquoi on y retrouve tus les styles, tous les sujets et ceci avec une grande qualité d’impression, de mise en page ; utilisation généreuse des couleurs, interactions avec les lecteurs et lectrices.
Même si bien entendu, on retrouve les vieux réflexes sexistes, voire racistes et misogynes dans certains dessins, une place asses importante est faite à certaines femmes chroniqueuses ( Colette) et illustratrices comme Gerda Wegener.
Cette revue est une mine incroyable d’information sur l’état de la société, et mérite d’être vue et revue. Il y a à peu près 260 exemplaires ( 1915-1919).
Moins diverse et plus sombre est « la Grimace », quand, » le Régiment » et « Fantasio », sont clairement plus « léger » et lourds à la fois dans le registre du sexisme. Le public est ici, non pas l’ensemble de la société ( front et arrière), mais surtout les soldats, voire les officiers ( Fantasio). Hypothèses à vérifier.
La photographie, le cinéma, vont relativiser de plus en plus l’impact et la popularité des revues de caricatures, qui deviennent marginales.
Peu de dessins dans l’entre 2 guerres, peu de réactivité face aux dangers fascistes, nazis ou staliniens ; sinon, parfois, là où on ne les attendait pas ( Fantasio). Evidemment le pire antisémitisme ressurgit, préparant le terrain à une collaboration enthousiaste de certains.
A noter quelques rares dessins antinazis de Diran Ajemian, mais publiés en Afrique du Nord. La presse étant muselée et censurée pendant la guerre, il n’y a pas de caricatures du côté de la Résistance, sinon, le chef d’œuvre de Calvo » la bête est morte », parue après le débarquement.
A noter les débuts très sages de Hara Kiri, qui sous la houlette de Fred ( l’auteur des voyages de Philémon), développe une légère et poétique misanthropie. Il faut attendre 1968 pour voir se libérer la rage vitale des Cabu, Reiser, Wolinsky.
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About Olivier Jullien
Intervenant dans le domaine des arts plastiques, comme enseignant, praticien ( peintures-graphismes) et conférencier.