Ci dessous, une galerie correspondant à ce qui peut être considéré comme un tournant dans la peinture de cette zone géopolitique qu’est le « saint empire romain-germanique ». Se dissociant de l’esthétique savante de la Renaissance italienne, construite autour des notions d’idéaux, de mathématique, de grâce, de beauté , réunies par des perspectives savantes aux enjeux symboliques, ces artistes « nordiques », privilégient la narration. Ayant parfaitement assimilé les techniques et la virtuosité des grands prédécesseurs falamnds ( Van Eyck etc..), ils privilégient une exploration des possibilités offertes par ce nouvel art, qu’est la « grande peinture » de tableaux, et de polyptyques.
On voit clairement, avec Metsys par exemple, la continuation d’une esthétique sacrée, autour de ses madones et Madeleines, mais aussi l’exploration des turpitudes humaines, comme de points de vue bien terrestres et subjectifs ( le Christ crucifié sur le Golgotha).
Matthias Grünewald, avec le retable des ardents, créée un ex-voto hallucinant, digne continuateur des apocalypses. Il ne s’agit pas de convoquer la « raison » ni une beauté sacrée car divine, mais d’évoquer les tourments physiques et psychiques ( de l’âme) des humains.
Cette introduction de la laideur, des turpitudes et de la trivialité dans la « grande peinture », servira d’ailleurs à leur contemporain, le réformateur Martin Luther, pour justifier les « images » à la différence des « icônes et idoles ».
Siune image est trop belle et séduisante, elle risque de devenir objet de culte.
Il accepte, malgré son penchant iconoclaste ( repris plus tard par ses adeptes, comme Calvin) les peintures, même religieuses, dans une version narrative, mais non sacrée. c’est ce que son ami Lucas Cranach explore et développe, tout comme Altdorfer, par exemple.
Un enjeu de taille sed dégage également, autour de la grande vogue héritée du gothique, des cultes « mariaux », la question de la beauté et du genre féminin est un enjeu de taille, entre Vénus, Eve, Marie-Madeleine, Marie, Judith ou Salomé, des puissances fascinantes, mais inquiétantes, qui sont confrontées aux vieillissements et à la mort. A noter également que Martin Luther, sera l’un des grands théoriciens des effroyables chasses aux sorcières, fort commune dans ces régions.
Altodorfer propose des cadrages et des lumières singuliers, dramatisant et captant l’attention, pour des retables aux architectures sacrées, permettant d’intégrer la diversité des compositions. Comme l’étaient les prédelles italiennes et les grands « Retaules » catalans contemporains du 15e siècle.
Le cas le plus ultime est celui de Nikolas Manuel Deutsch, qui peintre virtuose glisse vers une sorte d’expressionisme mélancoliques pour finir iconoclaste virulent, non sans avoir réalisé la plus grande danse macabre de l’histoire, dont il ne reste qu’une copie.
Le cas de Joachim Patinir est singulier, élève de Metsys, il expérimente les paysages panoramiques aux dégradés d’une grande délicatesse, mais mettant en scène des solitudes existentielles, dans des espaces suggérant une nouvelle notion, celle de l’infinitude.


















































































