Bien que fréquentant les milieux éclairés de cette Europe du Nord, en construction, les artistes sont tiraillés entre la fascination et l’admiration pour l’art italien, et les critiques trés fondées des intellectuels comme More, Erasme, Luther.
Des violences inimaginables comme la guerre des Paysans de 1525 et le Sac de Rome ( 1526-1527)traumatisent chacun.
Je développerai plus tard la question de l’esthétique, de l’idéal, de la narration, du réalisme.
Pour simplifier, Luther ne tolère pas de peintures susceptibles de devenir des icônes, mais tolère des représentations religieuses narratives et didactiques.
Erasme se méfie d’un idéal emprunté aux antiquités greco-romaines et de la confusion des pratiques artistiques catholiques.
D’une manière plus générale, les artistes « germaniques » restent attachés à une traduction directe du sensible et des perceptions, se défiant des idéalisations et modélisations italiennes, jusque dans la conception de la perspective, abordée par des moyens mécaniques ( les machines de Dürer) et non pas par des constructions mathématiques.
Holbein prend conscience de l’illusion et des trompe-l’oeil possibles, ainsi déconstruit-il à plusieurs reprises la pratique de l’imitation , tout en étant l’un des meilleurs acteurs de cette approche du réel, de ses proches.
Dürer et Holbein travaillent aussi, comme leur contemporains et compatriotes à la diffusion de leurs oeuvres par les gravures et l’imprimerie, avec comme corollaire, une importance croissante du graphisme, au détriment du travail sur la lumière et les couleurs.
Van Orley et Mabuse ( Jan Gossaert), restent quand à eux plus fidèles à la tradition des primitifs flamands, intégrant sans difficultés les principes italiens d’idéalité, de perspective et d’images religieuses iconiques.
A noter que tous ces artistes ont des pratiques diverse et développent leurts talents de dessinateurs, tant dans les gravures que les extraordinaires tapisseries.












































































