Passer de l’idéalisme néo-platonicien de Vinci aux extravagances picturales érudites d’ Antoine Caron en quelques décennies est ce qui pourrait définir ce 16e siècle français. Une transition chaotique, sanglante, romanesque ( Alexandre Dumas) autour de personnages épiques.
Ce qui semble émerger de cette période, est le doute constant sur les valeurs esthétiques, morales, religieuses, philosophiques et même les identités de genre.
Je vais augmenter mon espace de stockage prochainement, afin de pouvoir mettre en ligne l’enregistrement audio de cette séance.
Certains faits sont tout de même signifiants, comme l’anonymat absolu qui entoure la plus grande partie des artistes de cette période, qui succède au prestige quasiment divin, qui entourait les artistes italiens précédents, Vinci, Raphaël, Michel-ange, Titien, ainsi que les architectes comme Alberti, Brunelleschi etc..Ceci témoigne de la dévalorisation des grands principes idéalisés de la grande Renaissance, suite à la Réforme protestante, au sac de Rome par exemple. L’abandon conjoint de tout didactisme religieux par les arts plastiques et l’iconoclasme protestant contribue à cette dévaluation.
Rets un art de spectacle, de plaisirs, de raffinements autour de figures féminines idéalisées comme des ectoplasmes désincarnés, telles Diane de Poitiers et Gabrielle d’ Estrées. Les maîtresses des rois, pendant que leurs mères et/ou femmes sont de véritables légendes de force et de puissance ( Jeanne d’ Albret, Catherine de Medicis, Marguerite de Navarre et Marguerite de Valois puis enfin Marie de Medicis). Les valses de conversions religieuses, les empoisonnements, les assassinats se combinent avec la pratique qui se répand de Châteaux somptueux de plus en plus éloignés de la « populace et de Paris.
En France, il ‘y a pas de place pour la bourgeoisie prospère et la richesse entrepreneuriale comme celle des Pays-Bas bourguignons ou du St Empire Romain germanique qui fait la fortune et la prospérité de nombre d’artistes flamands, allemands de cette même époque. La concentration pyramidale des pouvoirs autour des figures royales, se construit pendant ce siècle, transition entre les déchirements de la guerre de Cent-Ans et la consolidation d’un pouvoir Royal centralisé et quasiment stable et hégémonique avec les Bourbons ( Henri IV et sa descendance, Louis XIII, XIV et XV), qui va correspondre avec l’invention du « grand style » français, des Lebrun Poussin, le Vaux etc..
De même, les déchirements entre les Ultra-Catholiques de la Ligue ( les Guises de Lorraine), les Catholiques plus ou moins ouverts ( Medicis et Valois) et les Réformés, ne laissent pas émerger un art chrétien conséquent, comme celui de Michel-Ange ( tardif), des vénitiens ( Titien, Tintoret, Véronèse) puis Caravage, Lavinia Fontana etc.
Henri IV fait venir Rubens pour célébrer sa seconde épouse ( la grande série du Louvre).
Il n’y a guère qu’Antoine Caron pour essayer avec des extravagances maniéristes, mais un vrai génie de l’ espace et des coloris pour tenter une iconographie humaniste, intégrant l’histoire immédiate ( les guerres de religion, l’assassinat de Thomas More, l’éducation des rois), mais il est sombré dans l’oubli.
Autre élément notable de cette transition, les déplacements de la cour et les hésitations dans le choix des châteaux et résidences, le Louvre, Fontainebleau, Amboise, sans compter les résidences temporaires et les demeures somptueuses des maîtresses royales, ces déplacements nuisant au déploiement de décors pérennes, au bénéfices des tapisseries ( somptueuses mais fragiles, comme la tapisserie des Valois et le cycle de Caron sur Artemise d’ Halicarnasse ( comme archétype des reines veuves et courageuses, éducatrices de rois, Eléonore d’ Aquitaine, Blanche de Castille, Jeanne d’ Albret, Catherine de Médicis).
Il faudra presque la folie mégalomane de Fouquet à Vaux le Vicomte, pour que le jeune roi Louis XIV décide Versailles.
Fontainebleau restant cependant le lieu historique, avec le Louvre et les Tuileries de la continuité du pouvoir.
Ecole de Fontainebleau, une transition difficile
Passer de l’idéalisme néo-platonicien de Vinci aux extravagances picturales érudites d’ Antoine Caron en quelques décennies est ce qui pourrait définir ce 16e siècle français. Une transition chaotique, sanglante, romanesque ( Alexandre Dumas) autour de personnages épiques.
Ce qui semble émerger de cette période, est le doute constant sur les valeurs esthétiques, morales, religieuses, philosophiques et même les identités de genre.
Je vais augmenter mon espace de stockage prochainement, afin de pouvoir mettre en ligne l’enregistrement audio de cette séance.
Certains faits sont tout de même signifiants, comme l’anonymat absolu qui entoure la plus grande partie des artistes de cette période, qui succède au prestige quasiment divin, qui entourait les artistes italiens précédents, Vinci, Raphaël, Michel-ange, Titien, ainsi que les architectes comme Alberti, Brunelleschi etc..Ceci témoigne de la dévalorisation des grands principes idéalisés de la grande Renaissance, suite à la Réforme protestante, au sac de Rome par exemple. L’abandon conjoint de tout didactisme religieux par les arts plastiques et l’iconoclasme protestant contribue à cette dévaluation.
Rets un art de spectacle, de plaisirs, de raffinements autour de figures féminines idéalisées comme des ectoplasmes désincarnés, telles Diane de Poitiers et Gabrielle d’ Estrées. Les maîtresses des rois, pendant que leurs mères et/ou femmes sont de véritables légendes de force et de puissance ( Jeanne d’ Albret, Catherine de Medicis, Marguerite de Navarre et Marguerite de Valois puis enfin Marie de Medicis). Les valses de conversions religieuses, les empoisonnements, les assassinats se combinent avec la pratique qui se répand de Châteaux somptueux de plus en plus éloignés de la « populace et de Paris.
En France, il ‘y a pas de place pour la bourgeoisie prospère et la richesse entrepreneuriale comme celle des Pays-Bas bourguignons ou du St Empire Romain germanique qui fait la fortune et la prospérité de nombre d’artistes flamands, allemands de cette même époque. La concentration pyramidale des pouvoirs autour des figures royales, se construit pendant ce siècle, transition entre les déchirements de la guerre de Cent-Ans et la consolidation d’un pouvoir Royal centralisé et quasiment stable et hégémonique avec les Bourbons ( Henri IV et sa descendance, Louis XIII, XIV et XV), qui va correspondre avec l’invention du « grand style » français, des Lebrun Poussin, le Vaux etc..
De même, les déchirements entre les Ultra-Catholiques de la Ligue ( les Guises de Lorraine), les Catholiques plus ou moins ouverts ( Medicis et Valois) et les Réformés, ne laissent pas émerger un art chrétien conséquent, comme celui de Michel-Ange ( tardif), des vénitiens ( Titien, Tintoret, Véronèse) puis Caravage, Lavinia Fontana etc.
Henri IV fait venir Rubens pour célébrer sa seconde épouse ( la grande série du Louvre).
Il n’y a guère qu’Antoine Caron pour essayer avec des extravagances maniéristes, mais un vrai génie de l’ espace et des coloris pour tenter une iconographie humaniste, intégrant l’histoire immédiate ( les guerres de religion, l’assassinat de Thomas More, l’éducation des rois), mais il est sombré dans l’oubli.
Autre élément notable de cette transition, les déplacements de la cour et les hésitations dans le choix des châteaux et résidences, le Louvre, Fontainebleau, Amboise, sans compter les résidences temporaires et les demeures somptueuses des maîtresses royales, ces déplacements nuisant au déploiement de décors pérennes, au bénéfices des tapisseries ( somptueuses mais fragiles, comme la tapisserie des Valois et le cycle de Caron sur Artemise d’ Halicarnasse ( comme archétype des reines veuves et courageuses, éducatrices de rois, Eléonore d’ Aquitaine, Blanche de Castille, Jeanne d’ Albret, Catherine de Médicis).
Il faudra presque la folie mégalomane de Fouquet à Vaux le Vicomte, pour que le jeune roi Louis XIV décide Versailles.
Fontainebleau restant cependant le lieu historique, avec le Louvre et les Tuileries de la continuité du pouvoir.
Évaluez ceci :
Partager :
Similaire
About Olivier Jullien
Intervenant dans le domaine des arts plastiques, comme enseignant, praticien ( peintures-graphismes) et conférencier.