Bren recevant sa part de butin. Paul JAMIN et l’ Académisme

Je propose un ensemble de planches constituant un panorama des thèmes et sujets peints par les artistes que l’on peut identiifier comme académiques dans le courant du 19e siècle. On peut aussi mieux comprendre l’ académisme en découvrant l’un des emblèmes du goût bourgeois institutionnel, Le Palais GARNIER, un enjeu de distinction.

A la suit de la Révolution Française, dont l’expression officielle sera clairement édictée par DAVID et le néo-classicisme, se développe l’idée que dans la pratique artistique, comme pour tout ce qui concerne la construction d’un ordre nouveau, il faut des règles et des principes;

La bourgeoise et l’aristocratie s’entendent globalement sur l’idée de CONTRÔLE et de MAÎTRISE des énergies et des forces vives, que ce soit pour l’industrie (matières premières-charbon-vapeur), l’économie (développement du capitalisme et de la fiance) des énergies (vapeur-gaz-électricité) des forces productives (prolétariat naissant-colonies-agriculteurs) des catégories considérées comme mineures (femmes-enfants-peuples colonisés). Tout est compté, mesuré, classifié ( naissance des musées, des académies, des encyclopédies, des instituts).

Cette nouvelle idéologie déteint clairement sur les pratiques artistiques, et là ou DAVID, voyait un retour à la raison et à l’idée, les académies de peinture, ne retiennent que les dogmes, les règles, les canons, la virtuosité, la technique.

Très vite une séparation s’opère, entre les artistes libres et audacieux (Géricault-Delacroix-Courbet-Corot dans un premier temps) et les tenants de la sclérose artistique, qui font du dessin et de la ligne, le paradygme de la maîtrise, tandis que les « rebelles » (romantiques, réalistes, naturalistes), font de la couleur, de la matière, de la réalité, leur credo.

Ainsi, il y a un véritable enjeu esthétique et politique dans ce divorce artistique. On retrouve avec Hugo, Sand, puis Flaubert, Baudelaire et Zola par exemple, les mêmes enjeux.

Il y a clairement divorce et conflit, entre un art vivant et souvent socialement engagé dans les marges de la nouvelle société préindustrielle et bourgeoise et les artistes recherchant liberté, singularité et témoignages d’expériences directes, comme les romantiques, les réalistes comme Courbet (Gustave COURBET, le veau blanc) et les solitaires tels, Corot (,Les chemins de COROT) Millet, Daumier.

Les « Salons » et les académies deviennent clairement des instruments d’une propagande idéologique, religieuse et sociétale.

Peuples soumis, femmes lascives et abandonnées, enfants sages (voire proies érotiques), matières domptées, couleurs soumises à la lgne et aux règles académiques (sujet centré-lumière venant de gauche-perspective-modelé-idéalisation stéréotypée des figures-sujets édifiants ou repoussants).

La représentation des corps féminins est un enjeu incroyable. Au moment ou les femmes on fait irruption dans la Révolution Française, puis en 1830 et 1848 (les « vésuviennes ») puis en 1871..elles sont représentées systématiquement comme des poupées lascives, aux déhanchements stéréotypés, dénudées sous les prétextes hypocrites (civilisations préchrétiennes ou orientales, mythologie, allégories). Combien de marchés aux esclaves, de harems, de vestales ?

Dans le même temps, en 1856, Flaubert et Baudelaire sont attaqués pour immoralité à l’ Assemblée Nationale! Les nus de Courbet scandalisent, comme l’ Olympia de Manet.

Les caricatures de cette époque sont édifiantes à ce sujet.CARICATURES 1- Conflits, art et société. 19esiècle.

La religion n’est pas en reste ; à la restauration, Charles X, met en place l’ordre de St Sulpice, l’un des plus conservateurs, afin de régler sur tout le territoire, l’éducation des enfants et la « direction de conscience » des femmes confessions!!!!!). les hommes échappant à ce contrôle (mariage bourgeois : mère au foyer/maitresse).

La religion perd clairement sa fonction métaphysique et philosophique au bénéfice d’une bluette mièvre et sclérosée, caricature d’une morale ou d’une éthique. Conçue comme moralisatrice, à destination des femmes et des enfants, qui sont considérés comme irrationnels, inférieurs, empiriques, sensibles et en même temps dangereux par leurs désirs et leur constitution plus « animale » (selon les vieilles théories patriarcales, depuis la Bible et l’ antiquité grecque).La fin de l’art religieux, le fantasme de l’innocence, péché originel du catholicisme.

Ci-dessous, un enregistrement audio correspondant à la galerie.

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About Olivier Jullien

Intervenant dans le domaine des arts plastiques, comme enseignant, praticien ( peintures-graphismes) et conférencier.
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