A partir de ce fameux ensemble de fresques, nous aborderons certains enjeux théologiques de l’époque, ainsi que l’importance des personnages comme Dominique de Guzman, François d’ Assise et Thomas d’ Aquin. La représentation de leurs personnes et de leurs vies rend actuelle la peinture, sommée d’être véridique.
Cette fresque programmatique, destinée à la formation et l’éducation des moines bénédictins est emblématique de l’enjeu de réhabilitation du clergé et de la hiérarchie catholique .
En lisant de DECAMERON be Giovanni Boccace, ( 1313-1375) on constate avec sidération l’abyme créé entre les con gregations et la population, tout de même que de l’impact effroyable de la peste noire en Toscane. Oeuvres contemporaines et inversées.
Boccace est parfaitement contemprain d’ Andrea da Firenze ( 1319-1379), ce qui est très signifiant des enjeux culturels de siècle.
La part de Giotto Giotto est immense dans le renouveau pictural et l’ abondance des fresques à partir du 13e siècle en est la preuve.
Nombre des thèmes abordés ici, le sont dans plusieurs articles, comme celui sur l’ Ecole d’ AthènesCommentaires et études sur les fresques de Raphaël
Les planches seront commentées ultérieurement.
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Dans de nombreuses grandes cités catholiques, les établissements franciscains et dominicains se répartissent le territoire, ainsi à Florence, Sta Maria Nvella et Cta Croce.
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Ainsi à Venise, Zanipolo et les Frari. Eglises jumelles, claire répartition de la complémentarité des ordres populaires comme les franciscains d’un côté et les dominicains, gardiens du dogme. Une églis populaire et pauvre affichée d’un côté, un clergé intellectuel et intransigeant de l’autre.
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la chapelle des espagnols est en fait la salle du chapitre du cloître vert, dans le monastère adjacent à Sta Maria Novella.
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La salle est ornée sur 3 côtés. Une crucifixion puis le triomphe de Thomas d’ Aquin et l’ Eglise voie de salut.
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Difficile de rendre compte de la cohérence de ces fresques. Le triomphe de Thomas fait face à l’ Eglise voie du salut. La voûte est en hommage à la beatification de Thomas.
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Cohérence des tons et du style d’ Andrea Buonaiuto, dit Andrea da Firenze. La grande différence de cet ensemble de fresques et de celles exécutées dans les églises, est qu’elle s’adresse aux moines essentiellement et qu’elle constitue un programme théologique.
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le thème essentiel de cette chapelle est cette fresque dédiée au penseur Thomas d’Aquin, qui réussit à concilier dans ses écrits, la foi et la raison, sans les dissocier. Intégrant les philosophie grecque de Platon et Aristote et réfutant le musulman Averroès, théorisant une dissociation de la raison et de la foi.
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La crucifixion est une manière de cadrer cette fresque philosophique et peu mystique dans un contexte chrétien.
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Notons au passage, la subtilité de la composition, qui joue de la configuration en décalant les scènes, avant, pendant et après la mort de jésus.
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Si en face de cette fresque, c’est la pensée philosophique et humaniste de Thomas qui est valorisée, ici, il s’agit de valider le rôle de gardiens de l’église joués par les Dominicains ( chiens de Dieu = domini cani) en noir et blanc, comme la tenue des moines. Exceptionellement on reconnait le Duomo de Florence. Il s’agit bien de ramener toutes les hérésies vers le catholicisme. Ainsi les dominicains, ont en permanence , sous les yeux, dans leur salle du chapitre, un rappel permanent de leur rôle.
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Thomas essaie de fédérer des influences variées, greco-romaines, mais aussi littéraires et locales, vcomme Dante et Virgile. Sont représentés aussi tous les ordres et hiérarchie de l’édifice chrétien, pape, cardinaux, évèques etc..
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parmi les références, se troyvent aussi les vertus et le panthéon grec.
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La renomée de Thomas d’ Aquin est établie par de nombreux hommages. Véritable penseur, capable de raviver le christianisme d’une part et de valoriser les ordres monastiques.
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L’on voit clairement, dans cette oeuvre de Lippi, comment Thomas rayonne littéralement et contribue à l’édification d’une architecture métaphorique du savoir.
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l’importance est essentielle, on le voit entouré de Platon et Aristote et foulant Averroès.
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Les figures paradoxales, d’un côté dialogue avec Averroès qutour de la question de la raison, mais de l’autre, une oeuvre terrifiante, montrant Thomas parrainant un autodafé cruel dans l’ Espagne de la Reconquista..
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Les personnages italiens, contemporains, et moines eux aussi de François d’ Assise et Dominique Guzman sont montrées ici, comme complémentaires.
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François d’ Assise devient un modèle contemporain, auquel on peut s’identifier. Sa vie, représentée par Giotto d’une nouvelle manière, plus mimétique, va servir de modèle aux représentations de la vie de Jésus même.
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La vie de François d’ Assise est même honorée dans sa propre ville, puis ces fresques serviront de modèle aux peintures de la chapelle Scrovegni.
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La tradition des fresques est ancienne en Italie. Notons cependant l’énorme différence, entre ces fresques médiévales et les peintures si vivantes de Giotto.
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Par contre, les postures et les scènes, sont établies souvent jusque dans des détails, comme la cape de Judas ou le face à face de la déploration.
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La vie de St François, a l’avantage d’être connue, tout comme les lieux de Toscane, représentés avec vérisme.
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Plusieurs églises accueillent les fresques de Giotto et les scènes cruciales, la renonciation à ses biens et les stygmates sont populaires. introduisant aussi l’émotion et les sentiments dans la peinture religieuse.
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l’influence de Giotto est énorme et immédiate. Certains évoluent rapidement vers un art plus précieux et animé. Giotto restant fidèle à une certaine monumentalité, par les drapés, les ombres et une retenue des postures.
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La vie de François, réactualise le plus populaire des saints, Martin. On retrouve leurs vies en parallèle, à Assise.
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Le style de Giotto est vite adapté à d’autres sujets. par exemle, dans la fresque du bon et du mauvais gouvernement, la représentation détaillée et vivante des figures du pouvoir, comme de la vie quotidienne, emprunte beaucoup à ce preincipe de vérisme, inscrivant les figures dans un espace en profondeur.
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Ces fresques, à Sienne, sont parmi les plus grandes fresques non religieuses d’ Italie.
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La Toscane se couvre littéralement de peintures inspirées du style de Giotto. Comme celles de Buffamalco à Pise
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Longtemps méprisée, sa grande oeuvre maintenant restaurée témoigne de l’invention et de la maîtrise prodigieuse de cet artiste.
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les bombardements de la 2e guerre mondiale ont mis à jour les dessins préparatoires du Campo Santo de Pise. Réinstallés dans un musée dédié, ceci permet de comprendre le processus créatif.
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Dans ce document, il est intéressant de voir les variations stylistiques, pour un même thème, le baiser de Judas.
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Ce grand élan artistique novateur est cependant frappé par l’effroyable peste noire, qui tue la moitié de la population.
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Les fresques suivant cette période évoquent souvent cette catastrophe, vécue comme un fléau divin et perdent la sérénité lumineuse de Giotto, Martini et Lorezetti.
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massacres et jugements derniers semblent convenir aux doutes envahissant les esprits.
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L’inscription des scènes dans une architecture identifiable et de mieux en mieux renseignée, accroît leur force, comme dans cet ensemble longtemps méconnu de Padoue.
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Les fresques sont destinées à des publics variés et populaires, qui ont ainsi un accès direct à des histoires édifiantes et terribles parfois.
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La force de ces images tient aussi de leurs dimensions, de leur proximité, de leur présence, renforcée par le volume et les modelés.
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cette mort chevauchant est bien celle de la peste noire.
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Le Baptistère de Padoue est un ensemble exceptionnel ; d’une facture très maîtrisée par Giusto de Menabuoi. La maîtrise des espaces et des figures est tempérée par les coloris gris et sombres, emblématiques de cette fin du 14e, marqué par une sorte de mélancolie.
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La voute, toujours d’inspiration byzantine, mais les scènes fondatrices, innovantes et émotionnelles.
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Ce document et les suivants montrent la diversité et la quantité impressionnante d’artistes continuateurs du « giottisme », véritable révolution picturale, qui permet d’impliquer les spectateurs dans des scènes vivantes.
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La muralité constante des églises italiennes, accueille ces peintures, la où en France, les vitraux occuppent la moitié des édifices.
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C’est une autre conception de l’image religieuse. Ici, le principe de représentation mimétique, prime sur le sylmbolique. La description du monde et de sa diversité, sont des stimulants prodigieux.
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Les frères Salimbeno explorent à leur manière l’art de la fresque, par des coloris d’une unité remarquable.
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Plutôt que de scinder la narration en panneaux dissociés, ils effectuent comme un fondu/enchaîné entre elles.es
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Il est étonnant de remarquer d’ailleurs que ces ensembles muraux, défient les reproductions photographiques. ce sont de véritables oeuvres « in-situ » qui ne sont appréciables réellement que par l’expérience.
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On retrouve par contre systématiquement la scène inaugurale du christianisme, celle de la crucifixion , et la version de la Chapelle des espagnols en est une variante.
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Il y a dans la fresque de la chapelle des espagnols, l’idée d’une complémentarité des savoirs. C’est ce que reprendra plus tard le Duc de Montefeltre, dans son « studiolo » d’ Urbino, ou St Thomas figure parmi les penseurs incontournables de l’humanisme.
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Les grands cycles de fresques et l’influence de Giotto comme d’ Andrea da Firenze est constante jusqu’au 15e siècle.
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De même la vie des moines fondateurs continue d’inspirer les plus grands artistes, qui continuent d’explorer la question de la représentation vériste, grâce à des perspectives maîtrisée et un intérêt croissant pour l’anatomie.
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la nationalité italLe fait que Thomas d’ Aquin, François d’Assise et Dominque Guzman aient vécu en Italie, rend l’enjeu de la représentation vériste crucial et ceci pendant plusieurs décades. Ils rendent actuel et proche dans l’espace te le temps, une religion qui était malmenée par les conflits.
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De nombreux peintres adaptent aussi l’art de la fresque à des décors civils. les peintures de Gozzoli sont exceptionnelles dans ce genre.
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la déconstruction des séquences et des cases est ici exploitée au bénéfice d’un grand paysage englobant ; on passe du premier plan à l’arrière plan par des sinuosités.
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L’un des exemples encore fameux de fresques est celui d’ Orvieto. La vision crue et très anatomique des corps soumis au jugement dernier témoigne de la priseen compte obsessionnelle de l’observation, de l’étude du visible, prenant parfois le pas, sur le sacré.
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La fascination des peintres, pour leur pouvoir de représentation de la nature les porte, comme ici Signorelli, à une certaine complaisance aux détails.
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Les corps étant des créations divines, la nudité est justifiée.
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On retrouve aussi dans cet ensemble de fresques, l’idée d’unifier la religion et les traditions littéraires et artistiques, même profanes. Les artistes eux-même étant représentés comme fondateurs de cette nouvelle culture.
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A propos Olivier Jullien
Intervenant dans le domaine des arts plastiques, comme enseignant, praticien ( peintures-graphismes) et conférencier.
La chapelle des espagnols, Andrea Da FIRENZE.
A partir de ce fameux ensemble de fresques, nous aborderons certains enjeux théologiques de l’époque, ainsi que l’importance des personnages comme Dominique de Guzman, François d’ Assise et Thomas d’ Aquin. La représentation de leurs personnes et de leurs vies rend actuelle la peinture, sommée d’être véridique.
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La part de Giotto Giotto est immense dans le renouveau pictural et l’ abondance des fresques à partir du 13e siècle en est la preuve.
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