L’apport de Leon Battista Alberti aux pratiques de l’ art occidental, depuis le quattrocento jusqu’au 19e siècle est immense.
Théoricien de la vision et de la perspective, il est le premier à réellement MODELISER la perspective, c’est à dire à modéliser l’un des sens de la perception. C’est une démarche toute nouvelle, qui est de comprendre par les mathématiques, le fonctionnement d’une partie noble du corps humain : la vision; Vision saluée depuis des siècles, comme l’un des sens les plus élevés, car accédant à la lumière et au monde céleste et stellaire. la lumière, métaphore divine.
Il instaure une perspective « artificielle », permettant d’ordonner, de disposer et de restituer l’espace tridimensionnel. Soit celui existant déjà ( comme prouvé par les expériences de Brunelleschi), soit permettant d’imaginer et de créer de nouveaux projets.
Il est aussi un théoricien de l’architecture et par extension de l’urbanisme.
L’architecture, art noble, car étant le seul art non mimétique, véritable projection dans l’espace de formes géométriques pures.
Il conçoit donc ses projets, comme des formes claires, simples et lisibles, permettant de comprendre les volumes, masses et formes simples, comme un agencement savant. de ce fait, il abandonne toute surcharge décorative.
Ce sont les formes simples, articulées et agencées, qui créent un espace digne du divin, un lieu orientant l’individu vers les harmonies divines. Cette théorie du « Temple », est reprise par Pic de la Mirandole et tous les humanistes florentins.
L’Église Sant’ Andrea est l’aboutissement de cette théorie et sert de repère à de nombreux architectes. Cette architecture met en scène la perspective, par ses lignes de fuites, le cadrillages des plafonds en caisson, les formes claires des voûtes en berceau et des arcs plein- ceintre.
On trouve chez Alberti, la volonté de scénographier l’architecture. Chez ses contemporains ( et même prédécesseurs) Donatello et Ghiberti, comme Brunelleschi, on constate le même souci d’intégrer perspective et architecture, jusque dans les fameux bas-reliefs du Baptistère St Jean de Florence, comme sur d’autres bas reliefs ( San Lorenzo de Donatello).
Raphaël s’inspire clairement de la nef de ce nouveau « temple », pour en faire le temple de la philosophie, ou expérience sensible ( vision naturelle- démarche aristotélicienne) et conception théorique et mathématique ( platonicienne) se rejoignent ( ici la photographie des lieux- enregistrement rigoureux de la vision monoculaire).
L’un des enjeux de cette nouvelle architecture, est aussi de renouer avec la grandeur du passé Romain et de se démarquer de la tradition gothique, semblant importée du « nord » et dont témoignent certains édifices, comme les grands baptistères.
Alberti trouve aussi l’inspiration auprès des églises antiques, des mausolées romains circulaires, aux formes simples et aux volumes clairs.
On remarquera la similitude des bas -ôtés de la basilique de Constantin à Rome avec les chapelles latérales de Sant ‘Andrea ; de même la technique de voûte à caissons, qui est aussi utilisée pour la coupole de Sta Maria Del Fiore par Brunelleschi.
Nous voyons ensuite, comment à de nombreux architectes , Filarete, Bramante, Codussi, Lombardo effectuent des variations sur ce programme esthétique, théorique et architectural.
Nous voyons aussi comment la perspective devient un moyen de concevoir l’utopie et le futur, de se projeter dans l’espace et le futur, avec Leonard de Vinci, mais avant par les auteurs des fameux panneaux de « cités idéales ».
Sant’ ANDREA de Mantoue, L.B. ALBERTI
L’apport de Leon Battista Alberti aux pratiques de l’ art occidental, depuis le quattrocento jusqu’au 19e siècle est immense.
Théoricien de la vision et de la perspective, il est le premier à réellement MODELISER la perspective, c’est à dire à modéliser l’un des sens de la perception. C’est une démarche toute nouvelle, qui est de comprendre par les mathématiques, le fonctionnement d’une partie noble du corps humain : la vision; Vision saluée depuis des siècles, comme l’un des sens les plus élevés, car accédant à la lumière et au monde céleste et stellaire. la lumière, métaphore divine.
Il instaure une perspective « artificielle », permettant d’ordonner, de disposer et de restituer l’espace tridimensionnel. Soit celui existant déjà ( comme prouvé par les expériences de Brunelleschi), soit permettant d’imaginer et de créer de nouveaux projets.
Il est aussi un théoricien de l’architecture et par extension de l’urbanisme.
L’architecture, art noble, car étant le seul art non mimétique, véritable projection dans l’espace de formes géométriques pures.
Il conçoit donc ses projets, comme des formes claires, simples et lisibles, permettant de comprendre les volumes, masses et formes simples, comme un agencement savant. de ce fait, il abandonne toute surcharge décorative.
Ce sont les formes simples, articulées et agencées, qui créent un espace digne du divin, un lieu orientant l’individu vers les harmonies divines. Cette théorie du « Temple », est reprise par Pic de la Mirandole et tous les humanistes florentins.
L’Église Sant’ Andrea est l’aboutissement de cette théorie et sert de repère à de nombreux architectes. Cette architecture met en scène la perspective, par ses lignes de fuites, le cadrillages des plafonds en caisson, les formes claires des voûtes en berceau et des arcs plein- ceintre.
On trouve chez Alberti, la volonté de scénographier l’architecture. Chez ses contemporains ( et même prédécesseurs) Donatello et Ghiberti, comme Brunelleschi, on constate le même souci d’intégrer perspective et architecture, jusque dans les fameux bas-reliefs du Baptistère St Jean de Florence, comme sur d’autres bas reliefs ( San Lorenzo de Donatello).
Raphaël s’inspire clairement de la nef de ce nouveau « temple », pour en faire le temple de la philosophie, ou expérience sensible ( vision naturelle- démarche aristotélicienne) et conception théorique et mathématique ( platonicienne) se rejoignent ( ici la photographie des lieux- enregistrement rigoureux de la vision monoculaire).
L’un des enjeux de cette nouvelle architecture, est aussi de renouer avec la grandeur du passé Romain et de se démarquer de la tradition gothique, semblant importée du « nord » et dont témoignent certains édifices, comme les grands baptistères.
Alberti trouve aussi l’inspiration auprès des églises antiques, des mausolées romains circulaires, aux formes simples et aux volumes clairs.
On remarquera la similitude des bas -ôtés de la basilique de Constantin à Rome avec les chapelles latérales de Sant ‘Andrea ; de même la technique de voûte à caissons, qui est aussi utilisée pour la coupole de Sta Maria Del Fiore par Brunelleschi.
Nous voyons ensuite, comment à de nombreux architectes , Filarete, Bramante, Codussi, Lombardo effectuent des variations sur ce programme esthétique, théorique et architectural.
Nous voyons aussi comment la perspective devient un moyen de concevoir l’utopie et le futur, de se projeter dans l’espace et le futur, avec Leonard de Vinci, mais avant par les auteurs des fameux panneaux de « cités idéales ».
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About Olivier Jullien
Intervenant dans le domaine des arts plastiques, comme enseignant, praticien ( peintures-graphismes) et conférencier.