Derrière le pseudonyme de Monsu DESIDERIO ( monsieur Didier) se sont cachés deux artistes originaires de Metz et travaillant ensuite à Naples au 17e siècle. Privilégiant un imaginaire délibéré, traitant du passé biblique et/ou mythologique, comme de situations fantaisistes, ils expriment clairement la fin de mondes, l’impuissance des humains, et les cycles des civilisations. Lumières nocturnes et irrationnelles, personnages diaphanes et/ou pétrifiés confondus aux statues. Incendies et écroulement.
ARchitectures rêvées, composites et éclectiques, sommes des civilisations et styles passés, mais aussi prospectives et projets ; versions fantastiques des cités idéales.
dans un monde ouvert de toutes part ( cosmos et nouveaux continents), décentré ( héliocentrisme), doutant de ses repères religieux, philosophiques et scientifiques, ces 2 artistes perpétuent les compositions érudites et cryptées ; sans doute pour des amateurs soucieux de distinction sociale et culturelle, partageant avec eux comme un dandysme de la décadence.
Ils s’inscrivent cependant dans un courant maniériste tardif. On pourra aussi comparer les peintures de Saenredam, comme des propositions inversées.
En commun la fascination pour ces architectures qui ne sont plus ; témoignages de passés et fois révolus. La question de l’impuissance humaine et de la confrontation à une certaine infinitude est cohérente avec les doutes existentiels et théoriques du 17e siècle.