Ci- dessous une galerie de panneaux assemblant les variations autour du plan établi par le moine Beatus de Liebana ( Asturies).
Au 8e siècle. Beatus, envisage clairement , par un commentaire sur l’apocalypse de Jean ( c’est la première partie, de la Croix d’ Oviedo à l’apparition du l’agneau) d’établir un texte fondateur pour le christianisme fidèle à la papauté, contre les chrétiens Wisigoths établis dans la péninsule et vivant en relative harmonie avec les musulmans tout juste arrivés d’ Afrique du Nord.
Beatus espère contribuer à fonder un sanctuaire christianisé, contre les « antéchrists »; un royaume chrétien des Asturies, à l’image de ce qui est au même moment en train de s’établir autour de Charlemagne à Aix.
Il va étayer encore la figure de Santiago-Matamores, St Jacques, frère de Jean ( selon les évangiles) et dont le corps serait en Galice. St Jacques apparaissant sur un cheval blanc ( le cavalier sauveur de l’apocalypse) au milieu des batailles dans les Pics d ‘Europe. C’est la période des batailles de Poitiers, de Roncevaux.
Le succès théorique et artistique de ce texte est manifeste par la diffusion assez rapide, de prieuré en monastère sur toute la bande Nord de la péninsule, jusqu’en « Gascogne » et en Catalogne.
Les « beatus », ne sont pas destinés à un grand nombre de lecteurs, mais constituent un corpus dense, source d ‘iconographies et de prédictions millénaristes, justifiant les conflits contre les « impies ».
La forteresse naturelle des montagnes de la chaîne des Picos de Europa facilite cette sanctuarisation.
De même, le pèlerinage débutant à St Jacques de Compostelle ( St Jacques considéré comme le sauveur de l’ Espagne) va drainer et structurer des couloirs continus d’échanges religieux et artistiques jusque sur le territoire « français »).
Les variations superbes d’un exemplaire à l’autre témoignent à la fois des cohérences et de la grande liberté que permettent ces textes visionnaires et irrationnels.
La densité visionnaire s’exprime par les couleurs. On note des influences variées :
Manuscrits irlandais, pour les entrelacs et les premières lettres ( Alpha et Omega)( mais le lien Alcuin/Charlemagne/Beatus existe) mais aussi influences mozarabes, très reconnaissables avec les arcs outrepassés et les couleurs en aplats, puis encore les dessins des figures humaines rappelant plutôt l’art wisigoth, venu d’ Europe de l’est!!!!!
Le Beatus de St Sever est l’un des derniers manuscrits établi sur ce principe et fut élaboré au cœur du point de passage des territoires francs, vers la péninsule ibérique. En retours, on peut voir comment l’iconographie romane va s’inspirer des messages essentiels inspirés des manuscrits, par exemple les « jugements derniers » qui orneront la plupart des tympans, spécifiquement sur les églises du pèlerinage de Compostelle.
Jean aurait écrit cetexte après son « évangile », comme si il revenait d’une certaine manière en arrière, à une foi magique , cataclysmique et fantastique, alors que tous les efforts des 1ers chrétiens convergeaient vers une simplification minimaliste de la foi et de la pratique religieuse.
De même, il semblerait que Jean, situé à Pathmos et Éphèse ait voulu lutter et prendre le contrepied des cultes féminins tous puissants à Artémis, tout comme St Paul, misogyne actif, qui sur ces mêmes terres fera tout son possible pour détourner les peuples de ces cultes féminins/païens.
Jean invente 2 figures féminines dans son apocalypse, la prostituée de Babylone ( Ishtar/Inana/Cybèle) et il construit une figure pré-Mariale ( avant que les cultes à Marie ne soient établis), avec la femme couronnée des étoiles, du soleil et de la lune, mère de l’enfant, sauvée du dragon, en s’inspirant, en détournant la dimension positive, cosmique et millénaire de Isis/Artémis etc…
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Initiales. Importance du verbe. Associant Loi, Roi, Lumière et paix.
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La croix d’ Oviedo ; il s’agit bien de construire à Oviedo, le centre politique et religieux d’un nouveau royaume chrétien.
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les génalogies justifient également les filiations royales et tendent à asseoir les dynasties en les comparant au généalogies bibliques.
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Adam et Eve, repères dans le temps pour un monde borné dans l’espace.
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ces mappemondes, variées mais totalement fidèles à des descriptions et des codes établis, les 3 continents et la frontière marine. Monde ordonné malgré sa diversité.
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L’arche de Noé, comme un signe avant courreur du jugement dernier et de la violence de l’apocajypse.
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Les palmiers de la sagesse. métaphore philosophique. Pour ceuillir les fruits, il faut monter par le tronc plein d’épines et d’obstacles.
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La prosituée de Babylone est très vraisemblablement une attaque cublée contre les grands mythes féminins babyloniens et proche-orientaux, comme Ishtar et/ Artemise d’Ephèse.
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Il est dit que Jean écrira à Pathmos et à Ephèse, villes marquées par de grands cultes à Artemis, du vivant de Jean. La chapelle dédiée à Jean à Pathmos est construite sur un temple d’ Artemis..
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St Paul , se manifestera comme le plus grand lysogine et essaiera de faire détruire le temple d’ Ephèse.
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La puissance des mythes féminins encore manifeste au 1er siècle déclenche les foudres des premiers évangélistes.
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Babylone devient la métaphore de tute civiisation dite hérétique. En celà Séville etCordouesont comme des nouvelles Baylones.
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L’ordre après les désordres.
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Un art plus didactique, populaire et visible par tousn sera celui de la sculpture, alrs que les manuxcrits sont dédiés aux lettrés.
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Une variant carolingienne des beatus espagnls.
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Les versions nordiques, françaises et anglaise, privilégient le graphisme et la composition aux couleurs. La densité symbolique est prise en charge par le raffinement de l’occupation des espaces.
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Une des versions tardives de l’ Apocalypse de Jean, dépouillée des commentairesd e Beatus. La dimension « territoriale et régionale « des beatus ne convient plus aux princes et rois? Charles V, fait exécuter cette gigantesque tapisserie, installée à Angers.
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Le sujet de l »‘ Apocalypse, indépendamment des commentaires de Beatus, est l’occasion d’exprimer un imaginaire fantastique, qui exprime les fantasmes et hérésies populaires, souvent évacuées des arts dits majeurs.
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Mais les apocalypses sont des textes et des images quasiment impossibles à utiliser d’un point de vue didactique auprès d’une population.
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La figure positive de cette femme couronnée, sorte de déesse de la lune, des étoiles et du soleil, est comme une préfiguration de Marie ( culte qui est absent des évangiles et donc de la période de l’apocalypse de Jean).
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Il s’agit peut être d’une récupération, d’une transformation des puissances d’ Artemis ( Diane) vers cette femme positive, sauvée du mal. Ces figures positives et puisantes sont nombreuses dans le bassin méditerranéen et la mer noire, comme la figure de Tanit par exemple.
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L’ Apocalypse de Jean est en fait une sorte de résurgence antique, des textes prophétiques, dans l’univers simplifié du nouveau testament. le Pentateuque de Tours, montre de façon remarquable, comment dans l’ancien testament, des catastrphes et des visions sont omniprésentes.
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jean aurait ravivé ue tradition visionnaire, après la sobriété des textes évangéliques.
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Il existe et il perdure dans la tradition chrétienne, des textes visionnaires et inspirés, comme ceux d’ Hildegarde de Bengen. Les vertuges lystiques ne se content pas des sages récits des évangiles.
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Beatus de Liebana-Apocalypses
Ci- dessous une galerie de panneaux assemblant les variations autour du plan établi par le moine Beatus de Liebana ( Asturies).
Au 8e siècle. Beatus, envisage clairement , par un commentaire sur l’apocalypse de Jean ( c’est la première partie, de la Croix d’ Oviedo à l’apparition du l’agneau) d’établir un texte fondateur pour le christianisme fidèle à la papauté, contre les chrétiens Wisigoths établis dans la péninsule et vivant en relative harmonie avec les musulmans tout juste arrivés d’ Afrique du Nord.
Beatus espère contribuer à fonder un sanctuaire christianisé, contre les « antéchrists »; un royaume chrétien des Asturies, à l’image de ce qui est au même moment en train de s’établir autour de Charlemagne à Aix.
Il va étayer encore la figure de Santiago-Matamores, St Jacques, frère de Jean ( selon les évangiles) et dont le corps serait en Galice. St Jacques apparaissant sur un cheval blanc ( le cavalier sauveur de l’apocalypse) au milieu des batailles dans les Pics d ‘Europe. C’est la période des batailles de Poitiers, de Roncevaux.
Le succès théorique et artistique de ce texte est manifeste par la diffusion assez rapide, de prieuré en monastère sur toute la bande Nord de la péninsule, jusqu’en « Gascogne » et en Catalogne.
Les « beatus », ne sont pas destinés à un grand nombre de lecteurs, mais constituent un corpus dense, source d ‘iconographies et de prédictions millénaristes, justifiant les conflits contre les « impies ».
La forteresse naturelle des montagnes de la chaîne des Picos de Europa facilite cette sanctuarisation.
De même, le pèlerinage débutant à St Jacques de Compostelle ( St Jacques considéré comme le sauveur de l’ Espagne) va drainer et structurer des couloirs continus d’échanges religieux et artistiques jusque sur le territoire « français »).
Les variations superbes d’un exemplaire à l’autre témoignent à la fois des cohérences et de la grande liberté que permettent ces textes visionnaires et irrationnels.
La densité visionnaire s’exprime par les couleurs. On note des influences variées :
Manuscrits irlandais, pour les entrelacs et les premières lettres ( Alpha et Omega)( mais le lien Alcuin/Charlemagne/Beatus existe) mais aussi influences mozarabes, très reconnaissables avec les arcs outrepassés et les couleurs en aplats, puis encore les dessins des figures humaines rappelant plutôt l’art wisigoth, venu d’ Europe de l’est!!!!!
Le Beatus de St Sever est l’un des derniers manuscrits établi sur ce principe et fut élaboré au cœur du point de passage des territoires francs, vers la péninsule ibérique. En retours, on peut voir comment l’iconographie romane va s’inspirer des messages essentiels inspirés des manuscrits, par exemple les « jugements derniers » qui orneront la plupart des tympans, spécifiquement sur les églises du pèlerinage de Compostelle.
Jean aurait écrit cetexte après son « évangile », comme si il revenait d’une certaine manière en arrière, à une foi magique , cataclysmique et fantastique, alors que tous les efforts des 1ers chrétiens convergeaient vers une simplification minimaliste de la foi et de la pratique religieuse.
De même, il semblerait que Jean, situé à Pathmos et Éphèse ait voulu lutter et prendre le contrepied des cultes féminins tous puissants à Artémis, tout comme St Paul, misogyne actif, qui sur ces mêmes terres fera tout son possible pour détourner les peuples de ces cultes féminins/païens.
Jean invente 2 figures féminines dans son apocalypse, la prostituée de Babylone ( Ishtar/Inana/Cybèle) et il construit une figure pré-Mariale ( avant que les cultes à Marie ne soient établis), avec la femme couronnée des étoiles, du soleil et de la lune, mère de l’enfant, sauvée du dragon, en s’inspirant, en détournant la dimension positive, cosmique et millénaire de Isis/Artémis etc…
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A propos Olivier Jullien
Intervenant dans le domaine des arts plastiques, comme enseignant, praticien ( peintures-graphismes) et conférencier.