Hannah HOCH, dadaïste

Hannah Hoch est l’une des fondatrices du Mouvement Dada. Elsa Von Freytag Loringhoven.Audacieuse et inventive au cours de sa longue vie. Elle est l’une des initiatrices de l’art du photo-collage. Son art est emblématique des expérimentations et de l’esprit dada, en Allemagne, avant le désastre nazi.

: Hannah Höch a commencé lutôt comme créatrice de motifs décoratifs ; activité souvent féminisée et considérée comme mineure.

: Elle est vite enthousiasmée par l’esprit libre et révolté des dada¨stes pendant la 1ere guerre mondiale. l’une de ses créations les plus fameuses, est ce couple de poupées paradoxales, auxquelles, elle s’identifie clairement. Comme libérées des stéréotypes de petites filles sages, et/ou de bonnes mères. Le costume qu’elle conçoit, pour elle comme pour sa poupée s’opposant clairement aux corsets et longues robes du début du 20e siècle.

: La dimension « primitive » est cohérente à cet esprit rebelle. Pour les dadaïstes le désatre de la guerre est le désastre du patriarcat capitaliste et chrétien. Patrie, Patron, Pape,Patriotisme militaire, sont toutes des figures d’opression patriarclae , impérialiste, méprisant, les femmes, les peuples colonisés et leurs cutures. Considérées comme inférieures dans les sociétés occidentales, les catégories d’humains, femmes, enfants, peuples colonisés…deveiennent des contre-poisons au monde en crise. AInsi Dada se construit en référence à l’enfance comme aux cultures primitives. Un mannequin se libérant de ses liens prend alors tout son sens.

: Cette oeuvre, réalisée avec son ami Hausmann, a un titre évocateur « esprit de notre temps » et/ou « tête mécanique ». Tête de mannequin, surcontrôlé par des quantités, des excroissances et des prothèses imposant des quantités, des mesures, temps, argent, normes, chiffres..une tendance claire ç la « réification ». 20 ans avant les camps et 40 ans avant H.Marcuse, ces artistes comprennent les dérives en jeu dans cette modernité mécaniste.

: En Allemagne, les dadaïstes sont la plupart du temps politisés, et voient dans les catastrophes sociétales, des culpabilités évidentes. George Grosz l’exprime nettement dans cette débnpnciation des piliers néfastes de cette société décadente, qui s’écroule. Il utilise le vocabulaire cibiste de l’éclatement de l’espace pour exprimer les explosions politiques de l’ Allemegne de la guerre et de l’immédiat après-guerre.

: La répression violente et sanglante des révolutions spartakistes par les réformistes socio-démocrates , en 1919, brise le front commun d’une gauche et laisse émerger la violence des frustrations et rancoeurs des oubliés de la guerre. Otto Dix montre les tragédies des vétérans oubliés, sous-humains dont certans se tournent vers un antisémitisme pensant venger leurs frustrations et humiliation..10 ans avant la prise du pouvoir par le NSDAP d’ Hitler.

: Dans le mouvement Dada de Suisse et d’Allemagne, certaines jeunes femmes s’investissent, comme Hannah Höch, voyant une possibilité de construire une autre scène artistique opposée aux stérotypezs dominants. Poètes et artistes masculins sont complices, aspirant eux aussi à d’autres rapports.

: H.H est l’une des premières à explorer le potentiel du photomontage. Cette technique récente est rendue possible par la diffusion de masse d’images imprimées avec les nouvelles techniques de photogravures . Les magasines proposent déjà des documents de natures diverses, publicitéqs, reportages, documents illustratifs ..

: H. H repère vite et exprime clairement les dérives d’une société de consommation se mettant en place ; « la belle jeune fille », sans visage étant ici ironiquement associée à une belle moto, à une belle mécanique.

: Dans ce collage H.H allie collages et écritures, comme une errance visuelle et mentale, autour d’un univers féminé et confiné. Ces « paroles » et « pensées », marquées par la pendule et le quotidien. L’une des premières à utiliser l’écriture manuscrite comme composante picturale.

: Le titre de ce collage : coupé au couteau de cuisine, suggère le détournement d’un objet quotidien et dédié à une activité féminie ( la préparation routinière des repas) en outil artistique libérateur et vengeur. La connotation éclaire la vision sur les mondes masculinistes et indistriels qu’elle agglomère avec ironie dans ces 2 collages.

: H.H est encore pionnière dans la fabrique d’un « scapbook », d’un album de collages, cette fois ci, non découpées, mais assemblées, les photos sont comme des rencontres thématiques et hazardeuses, décenchant des rapports ouverts ; des associations. Ele se rapproche d’un univers plus surréaliste. Cet album, oublié, sera réédité en 2004.

: Elle navigue dans le monde des revues et butine avec frénésie dans cette nouvelle manneiconographique . Elle dialogue ainsi avec la modernité et en s’appropriant ces images produites industriellement elle les singularise.

: D’une manière générale, que ce soit dans son Album, comme dans beaucoup de photomontages et découpages qui suivent, elle questionne la représentation des corps et du regard porté sur les personnes.

: Les titres sont d’une ironie assumée et déconstruisent les stéréotypes de genre de façon subtile. la découpe des cadres pour « princesses », tout comme les disproportions des visages, campés sur de jlies robes à volants éclairent le point de vue de H.H

: Un intérêt partagé par toutes les avant-gardes du 20e siècle pour les arts dits primitifs, permet de s’écarter du principe d’imitation du réel et de l’idéal . Le collage retrouve d’une certaine manière le principe du masquen qui cache pour montrer.

: H.H est investie, en tant que Dadaïste, en Allemagne, dans les débats politiques et comme tous ses collègues elle dénonce très tôt le fascisme comme une caricature de ce qu’elle déteste et combar depuis la 1ere guerre mondiale, ici Mussolini le va t-en guerre et des journalistes asservis. Notons l’usage de la couleur peinte/

: Mais Hannah Hoch explore aussi de façon très variée, sans dogmatisme formel, l’univers qui s’est ouvert par les collages et qui rejoint nettement la poésie onirique du suréalisme. Elle démontre aussi des qualités picturales et décorative, qui remontent à sa formation initiale.

: Participant au « groupe Novembre », qui rassemble en fait la plupart des artistes engagés en Allemagne, de Kandinsky, Gropius, Dix et Bertold Brecht, elle éxplore librement un potentiel expressioniste et non figuratif, bien avant les premiers Matta et Pollock.

: On peut rapprocher certaines de ses oeuvres du dadaïste franco-espagnol Francis Picabia, qui dans sa période new-yorjaise exprime une vitalité sauvage et virtuose assez voisine de celle d’ Hannah Höch.

: Hannah Höch peut surprendre encore par son retour à des peintures figuratives et naturalistes , mais ce que l’on peut retenir aussi c’est sa grande indépendance et l’application struicte de sa liberté ; cet éclectisme pictural et cette liberté totale revendiquée, est d’ailleurs partgaée par Picabia, justement et Picasso, par exemple. C’est une des leçons du dadaïsme, que l’approche libre et lidique de la création.

: Cette approche ludique se vérifie aussi dans les expérimentations formelles, inspirées ici des photogrammes. L’importance de la nature et des plantes, se comprend aussi comme antidote aux idéologies industrialiste et mécanistes qui envahissent toute l’ Europe, que ce soit la version républicaine, fasciste et/ou soviétique.

: Un grand bond dans le temps nous montre aussi comment H.H persitera longtemps dans ses propos teintés d’hédonisme.

: Queqlues recherches oniriques et non figuratives.

: Des productions souvent oubliées, comme elle le fut elle-même, mais qui n’auraient pas détonné dans des expositions pop art, des années 60. Elle ne pût hélas s’imposer comme la grande artiste qu’elle était, dans les années d’après guerre.

: Bien sûr, elle n’est pas seule à s’approprier l’art nouveau du photo-collage et son ami et collaborateur Raoul Hausmann ( auteur avec elle de la « tête mécanique »? Développe son propre style, se rapprochant peut être plus de l’affiche avec des corps plus grands et un usage du graphisme. l’éclatement des espaces, inauguré par le cubisme, se traduit ici par les rapprochements de registres, d’univers. De façon évidente, tous ces artistes s’éloignent du paradygme ancien de la fenêtre et du miroir..comme modèles des RAts Plastiques .

: Les revues permetten d’obtenir des documents publicitaires, d’actualité et encore scientifiques..Ces télescopages qont à l’image d’un monde bouleversé et chaotique.

: Les disproportions et les découpages nets, servent le propos acide et dur sur une humanité artificielle et modifiée par prothèses et extensions subies telles des aliénations. C’est une constante de l’art de R. Hausmann.

: Kurt Schwitters, usant d’une pratique proche, intégrant une grande diversité de matériaux glanés, propose des univers plus intimistes. Le désordre et la disparité, sont ordonnés par lui, recycléset harmonisés par les formes et les interventions picturales délicates. Une manière constante chez Schwitters de proposer comme une résilience pour un univers en déréliction. Il se pose comme le réparateur des dégâts contemporains.

: Un certain humour de la part de Schwitters , concistant à nous proposer un miroir. Quel devient donc notre reflet, dans ce monde ou tout passe par la médiation obligée d’objets. De même, le miroir, comme image, icône parfaite, est ici remplacé par une réalité triviale, non figurative, mais peut être plus vraie, car plus réelle de notre condition. Par ailleurs, les assemblages de Schwitters, semble correspondre à des récoltes, à du glanage, réalisé lors de déambulations citadines. Comme si chaque « merz », était le témoignage d’un parcours, d’une collecte.

: La dadaïste la plus proce aux premiers temps du Cabaret Voltaire à Zürich, en pleine guerre, est l’artiste Sophie Taueber qui explore également les costumes inspirés des cultures primitives, les poupées libres et les marionettes. Costumes inspirés de vêtements d’indiens Hopis par exemple.

: Les cultures animistes leur semblent plus respectueuses de la complexité de l’humanité. partie intégrante d’un univers comprenant nature physique, biologique mais aussi mythes et désirs. Un contrepoison à l’efficacité machiniste et totalitaire de l’Europe .

: Les dada¨stes, cont aussi poètes et acteurs de performances, comme Tristan Tzara et Hugo Ball.

: Réédition d’une intervention de Hugo Ball, dont le costume encombrant et comique contraste avec le sérieux et la rigueur affichée de l’artiste scandant des o,nomatopées savamment choisies. Le travail sur le langage premier, bruits, cris, o,omatopées correspond à la déconstruction des formes. Le langage ou plutôt les langues nationales, sont comme des contraintes, des habitudes, des carcans. les sons premiers sont universels et sans frontières..ceci en plein délire nationaliste et sanglant.

: Sophie Taueber etHans Arp devant leurs sculptures marionnettes.

: Les spectacles de marionnettes sont des performances d’art total. détournement de jeux enfantins..On retrouve encore le principe ludique et premier. C’est aussi un mode dévalué par les artistes masculins des « beaux Arts »… Mais justement; comme art dit « mineur » et délaissé, il n’est pas étonnant que ces jeunes femmes se saisissent de cette liberté pour investir un domaine sans contraintes ni attentes trop fortes.

: Les marionnettes et poupées de Sophie Taueber relèvent aussi du champ psychanalitique et de l’humour. Leurs formes géométriques font écho aux univers industriels..

: Sophie Taueber, décloisonne très librement les pratiques artistiques, , sans hiérarchiser. Ainsi costumes et vêtements sont conçus comme émancipateurs. Elle rejoint en cela les artistes femmes du Bauhaus, qui travaillent sur les motifs géométriques et les tissus.

: Influence des staues africaines ou grecques préclassiques ( des Cyclades). recherche de l’épure et d’une universalité joyeuse.

: Considérée comme décorative à ses débuts, la pratique de la tapisserie est peu investie par les hommes , même dadaïstes. Il faudra Paul Klee ou Joseph Albers et Richter pour considérer comme « plastiques » ces recherches, pourtant très avancées et audacieuses, effectuées par les femmes artsites dans leurs ateliers textiles.

: la liberté, le jeu, le hasard, le refus des grands discours et des grandes intentions, sont autant de clefs, permettant une expérimentation très féconde des compositions géométriques.

: cet esprit ouvert et curieux, explorant les qualités fromelles et de texture se trouve assez naturellement en phase avec les rythmes décoratifs. Motifs et variations autour de formes simples.

: Recherches voisines de celles de Calder, Rietweld et Mondrian. Sophie Taueber se retrouve assez naturellement dans de grands projets d’architecture intéroeure, comme le bâtiment de l ‘Aubette à Strasbourg.

: C’est essentiellement Sophie Taueber qui conçoit l’occupation de ces espaces, avec l’idée générale d’adapter à chaque lieu des formes et couleurs, alternant avec une logique d’affrimation des volumes, mais aussi de déconstruction de l’orthogonalité, de la » boîte », en décloisonnat, soit réellement, soit par la prégnance des formes.

: Sonia Delaunay, même génération et même origine de l’Europe centrale, est sans doute la seule, en France à explorer les genres croisés de la peinture, du textile, des vêtements et de la décoration. Ce document témoigne bien de cette continuité sans hiérarchie, reposant la aussi sur une pratique dérivée d’arts dits « mineurs », mais irriguant les grandes compositions, notamment celles de son mari et collaborateur, Robert Delaunay.

: Sonia Delaunay va travailler toute sa longue vie selon ce principe d’art total, libre et joyeux, dont l’unité est formelle avec le travail sur les cercles, le rayonnement, la dynamique des disques..et celle des recherches colorées sur les couleurs pures et les contrastes successifs ou simultanés ( reposant sur la mémoir rétinienne et/ou sur la complémentarité des couleurs pures : primaires et bianires).

: Ces recherches formelles lui permettent de s’approprier la modernité et le dynamisme de l’aviation, de la conquête de l’air, tout comme la danse et la joie de vivre, comme dans cette grande oeuvre : le Bal Tabarin.

: Evidemment, sa collaboration étroite avec Blaise Cendrars pour la « prose du Transsibérien » est également de grande cohérence, rythme du chemin de fer, immensité de l’espace, éblouissement des lumières et des sensations..Sans doute aussi une sensibilité à son pays et à sa culture d’origine. Elle invente aussi le livre objet.

: Une autre artiste totalement oubliée jusque très récemment, est Lavinia Schultz, dont les costumes et les chorégraphies sont étonnates de modernité et de liberté. Ces costumes, contraignant d’une autre manière que les habits de la danse classique, génèrent des postures et des mouvements particuliers.

: Registre animal et/ou fantastique, non genré..un art libérateur et presque carnavalesque, dyonisiaque, qui libère des attendus et stéréotypes sociaus et de genre. Cette liberté est assimilable au dadaïsme. On remarque encore, avec la reconstitution récente de ces costumes, l’art de la récupération et du détournement. Ces matériaux sobres finissent par endre un aspect somptueux?

: Le principe du jeu, dadaïste par excellence est ici bien repérable. Avec Lavinia Schultz, nous ne sommes jamais loin de la force désirante et première de l’enfance.

: Par contraste, entre les collages de Hannah Höch et les affiches nazies, nous voyons le gouffre incroyable qui se creuse, en Allemagne, enytre les forces vives, libres et créatives, tolérantes et ouvertes et l’obscurantisme passéiste , tant dans les rôles que dans le style..sans parler bien sûr du pire, le racisme et les pseudos hiérarchies humaines.

: Le fameux slogan concernant les femmes : Kinder-Kirche-Küche ( les Enfants- l’ Eglise-la Cuisine) des nazis est combiné avec une vision rétrograde et nationalisete qui s’exprime jusque dans les polices de caractère, gothique…là même où les dadaïstes et le Bauhaus inventaient d’autres comportements et une esthétique universaliste et tournée vers le futur.

: L’usage du photo-collage est utilisé, dès les années 30, par Helmut Herzfeld ( John Heartfield), qui détourne les affiches de propagande nazie et les magasines d’actuaité pour exprimer les dangers bien compris ( plusieurs années avant la guerre et les exterminations). Dans ces collages, il y a encore un peu de place pour l’humour..Le grotesque passéiste et viriliste des leaders nazis et fascistes est clairement identifié.

: Herzfeld ( qui anglicisera ses noms et prénoms en fuyant l’ Allemagne nazie), est ainsi l’auteur de dizaines de photo-collages très pertinents et complices de ceux de Hannah Hôch.

: Hanah Hôch continue toute sa vie l’art des photo-collages, accueuillant avec plaisir les photos couleurs imprimées, renouvellant ainsi les possibilités créatives de cette technique. Une grande dose d’humour et d’autodérision dans ces autoportraits.

: L’usage d’image « déjà faite » sera aussi l’une des pratiques des artistes américains et anglais du Pop Art. Cet esprit anticonformiste et critique fut constamment celui de H. H

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