Redécouvert au 20e siècle notamment par Marcel Proust, Vermeer, qui se comte parmi les peintres hollandais de « scènes de genre », réussit, dans ce cadre très normé à introduire des questionnements profonds, sur l’instant, la durée, la lumière comme des moments de grâce et de joie. Univers intérieurs et féminins, figures souvent piégées entre des meubles et instruments, elles s’échappent par divers artifices de divertissements, tels lettres, musiques, peintures, broderie et concentrations.

Véritable virtuose des cadrages et des mises en abyme de ce cadrage même, jonglant avec les avatars du tableau ( mur, fenêtre, miroirs, portes, écrans, toiles, cartes…) Vermeer utilise aussi comme une grammaire repérable blancs et noirs, couleurs primaires, essentiellement bleus et jaunes, touches de rouge. Surfaces et modelés, ombres propres et ombres portées, perspectives et planéité affirmée.

Ce qui se dégage de ces lieux étroits, c’est malgré tout une sérénité évidente, typique de ce classicisme subtil, l’idée étant de trouver sa place dans le monde, quand bien même de plus en plus ouvert, voire infini ( cosmos, conquête du globe…). temps suspendu et instants ralentis, silhouettes surprises, épanouies par la lumière et les regards.

Nous développerons ces thèmes par la suite.

Nou voyons comment d’autres artistes contemporains traitent ces sujets dits mineurs, tantôt vers l’anecdote, tantôt vers des prouesses de scénographies. Vraisemblablement, les recherches en optique, telles les « camera obscura » et les appareils de perspectives ont aidé Vermeer à composer ses tableaux.

Poussin et Lorrain, à leur manière, évoquent aussi en ces temps baroques et tourmentés, la possibilité de trouver place et équilibre sur terre, Lorrain relativisant et « démonétisant » le point de fuite et le soleil, qui ne sont plus des infinis…mais des repères relatifs. – d’espace et de lumière et de temps).