Le Bernin, reprenant l’art de la statuaire à un degré de subtilité et de maîtrise, tels que Michel Ange les avait laissés…affirme avec une grande cohérence un vocabulaire baroque lyrique.
Sculpture de groupe complexe toute en élans et torsions, elle est l’une des plus dynamiques qui soit. Avancée de Hadès, marchant de l’avant ( thème classique depuis jusqu’à Rodin, Boccioni et Giacometti), mais tension et torsion de Perséphone, vers le ciel qu’elle quête, du regard et d’une main, l’autre repoussant vigoureusement l’étreinte agressive du dieu.
Aucune complaisance de l’artiste envers cet enlèvement brutal et abusif. Le visage de Perséphone est paniqué, désespéré et par sa bouche ouverte et ses yeux grands ouverts, exprime bien le souffle vivant et la force intérieure de celle qui finit emprisonnée dans les enfers, 6 mois par ans…Victime d’une négociation cruelle du Dieu et de sa mère Démeter, la laissant revenir au printemps et en été, activer les pousses et fruits de la nature..
Il semble que Bernin, épouse plutôt, avec sensibilité, la cause de Perspéhone, à la différence des ses nombreux prédécesseurs ( y compris bien sûr dans l’antiquité), qui n’exprimèrent souvent, par cet épisode, que la revanche viriliste contre les déesses primitive, dont Perspéphone, fut l’un des avatars.
Bernin, dramatise la scène, accusant clairement les dysmorphismes de genre, jusqu’à cette main tendue serrant la chair sensuelle de Perséphone, prouesse sculpturale, citant la main de la Piétà de Michel Ange, soutenant Jésus. De même, la délicatesse des traits de Perséphone ( et de Daphné d’ailleurs, comme de Ste Thérèse et de la bienheureuse Ludovica) sont aussi comme de citations de cette même Piétà.
Je développerai ces thèmes en commentant cette galerie, ultérieurement. reprenant notamment les notions centrales de débordement et de dilatation, propres au baroque lyrique, ainsi que la grande question de la perception et de la sensualité mystique.
Ces notions, tendent en effet à se substituer clairement, après le long concile de Trente, à la théologie de la Renaissance, qui intégrait la raison et la philosophie, comme les mathématiques dans l’approche du divin.
WordPress:
J’aime chargement…
Articles similaires
A propos Olivier Jullien
Intervenant dans le domaine des arts plastiques, comme enseignant, praticien ( peintures-graphismes) et conférencier.
Enlèvement de Perséphone, par BERNIN.
Le Bernin, reprenant l’art de la statuaire à un degré de subtilité et de maîtrise, tels que Michel Ange les avait laissés…affirme avec une grande cohérence un vocabulaire baroque lyrique.
Sculpture de groupe complexe toute en élans et torsions, elle est l’une des plus dynamiques qui soit. Avancée de Hadès, marchant de l’avant ( thème classique depuis jusqu’à Rodin, Boccioni et Giacometti), mais tension et torsion de Perséphone, vers le ciel qu’elle quête, du regard et d’une main, l’autre repoussant vigoureusement l’étreinte agressive du dieu.
Aucune complaisance de l’artiste envers cet enlèvement brutal et abusif. Le visage de Perséphone est paniqué, désespéré et par sa bouche ouverte et ses yeux grands ouverts, exprime bien le souffle vivant et la force intérieure de celle qui finit emprisonnée dans les enfers, 6 mois par ans…Victime d’une négociation cruelle du Dieu et de sa mère Démeter, la laissant revenir au printemps et en été, activer les pousses et fruits de la nature..
Il semble que Bernin, épouse plutôt, avec sensibilité, la cause de Perspéhone, à la différence des ses nombreux prédécesseurs ( y compris bien sûr dans l’antiquité), qui n’exprimèrent souvent, par cet épisode, que la revanche viriliste contre les déesses primitive, dont Perspéphone, fut l’un des avatars.
Bernin, dramatise la scène, accusant clairement les dysmorphismes de genre, jusqu’à cette main tendue serrant la chair sensuelle de Perséphone, prouesse sculpturale, citant la main de la Piétà de Michel Ange, soutenant Jésus. De même, la délicatesse des traits de Perséphone ( et de Daphné d’ailleurs, comme de Ste Thérèse et de la bienheureuse Ludovica) sont aussi comme de citations de cette même Piétà.
Je développerai ces thèmes en commentant cette galerie, ultérieurement. reprenant notamment les notions centrales de débordement et de dilatation, propres au baroque lyrique, ainsi que la grande question de la perception et de la sensualité mystique.
Ces notions, tendent en effet à se substituer clairement, après le long concile de Trente, à la théologie de la Renaissance, qui intégrait la raison et la philosophie, comme les mathématiques dans l’approche du divin.
Évaluez ceci :
Share this:
WordPress:
Articles similaires
A propos Olivier Jullien
Intervenant dans le domaine des arts plastiques, comme enseignant, praticien ( peintures-graphismes) et conférencier.