A. WATTEAU, J.B.S. CHARDIN, H. FRAGONARD

En attendant la rédaction des commentaires, il est possible de consulter l’article sur Watteau.le satyre de Watteau- 18 eme siècle….

Watteau est un peintre apprécié souvent sur la base d’un malentendu..Ce qui est fréquent. Par delà les apparenctes futilités et grâces du siècle de Louis XV, il apparaît clairement me semble-t-il que le peintre évoque et montre avec une grande distance, un univers évanescent. La comparaison de ses peintures, avec celles de ses contemporains est révélatrice, tout comme ses sujets annexes, de Pierrots ou d’enfants. Les oeuvres de Boucher, Greuze, Lancret et Fragonard éclairent sur l’univers de cette société , tout comme en contrepoint, les intérieurs de Chardin.Sol lucet omnibus, Chardin des lumières. 18 eme siècle

La révolution néoclassique de David anticipe clairement les bouleversement de meurs en oeuvre.

: Un portrait au pastel de Watteau, excécuté par la grande portraitiste oubliée, Rosalba Carriera. Deux personnages discrets, complexés et très sensibles au monde les entourant, fait d’apparences et de séductions. La douceur du pastel correspond à la réserve naturelle de l’artiste, comme de son modèle. Rosalba Carriera se trouvait laide ; restant donc en retrait.

: Les rois de droit divin, dans toute leur splendeur et leur pouvoir. Importance capitale du paraître. Louis XIV, dit aussi Roi-Soleil

: La chanson d’amour est une scène de genre charmante d’apparence, couleurs tendres et délicates, drapés vifs ; froissements d’étoffes, carnations délicates et nacrées. Le paysage est indéfini, comme un lieu sans finalité, ni parc, ni jardin, ni potager,ni campagne ; une sorte de métaphore de la nature végétale primaire et englobante. Le sol très inégal, permet une disposition déséquilibrée des personnages, le musicien derrière la chanteuse, se trouvant au dessus. En arrière plan, un couple semble s’écarter. Solitude et intimité, insouciance semble t-il.

: Le festival d’amour, procède du même dispositif scénique ; les décors sont des ramures floues et enrobantes, les sols inégaux et les lointains confus. Ni architectures, ni perpsetive. Insouciance des groupes, ici montrés de loin, avec un certain recul. Sorte de solitude dans une lumière tout de même déclinante. La touche de Watteau est extrèmement variée ; tantôt commebrossée et loue, ailleurs d’une netteté et d’une précision minitieuse, évoquant la brillance des étoffes, satins, soies.

: L’idée de la chanson d’amour, de la sérénade privée sera souvent déclinée, entre autre par lui. Essai de séduction à distance et par les arts. Notons, que le musicien semble être souvent le même personnage.

: Les dessins de Watteau, très nombreux démontrent bien sa capacité à saisir les postures vivantes, comme croquées ; les textures et les expressions des visages. Ici des dessins préparatoires, sur le thème de la musique.

: Ici, les mêmes thèmes, mais une scène se déroule à gauche du tableau, moins distancée et plus directe, la figure masculine, semble saisir brusquement la jeune femme, sans doute étourdie de musique. le musicien semble alors complice. Le 2eme tableau montre ici une grande distance prise entre les protagonistes. le corps à corps semble donc bien un enjeu.

: même état d’esprit. Distance entre les corps et surtout recul même du peintre, qui semble se tenir éloigné de ces figures, qui petites, ne semblent pas peser beaucoup ; comme de petites silhouettes dont les personalités et les visages sont comme convenus. Plus que d’individualités, ce sont ici des caractères, des types.

: Nous avons vu, et nous verrons encore comment Watteau est parfaitement en mesure de donner toute sa dimension à des personnages, mais dans la plupart des tableaux qui suivent, nous assistons comme à des scènes, dont il serait un témoin distant.

: Dans une lumière de jour déclinant, dans un monde qui semble irréel et coupé du territoire ; sans doute la clairière d’un gran parc de chateau, une bade de jeunes gens semblent se divertir les uns avec les autres, mais aussi les uns des autres. Brillance des habits, contrastant avec le fondu de la nature. Sols imprécis.

: l’une des versions du voyage à Cythère est en fait la plus emblématique de l’univers de Watteau. Apparemment insouciant et délicat, sorte de rêve gracieux. Cette peinture est effectivement tout cela ; Watteau y démontre toutes ses capacités, de mise en espace confus et déséquilibré, de monde finissant et décontexté, de silhouettes hésitantes et comme légèrement inquiètes, les unes et les autres, se jaugeant, se guettant. En regardant de près, on retrouvera certains des personnages déjà identifiés.

: Dans cette version de Berlin, quelques éléments ont changé, notamment le coupleà droite du centre, un homme debout, relevantune femme assise. Dans ces deux versions, l’inégalité du sol justifie les postures chancelantes et incertaines. Quant à la destination, elle est délibérément un fantasme.

: Fête champêtre. Watteau, sans doute fort apprécié par ses comanditaires de la Cour, propose de très délicates visions, d’un monde qui semble sans soucis. Mais bien futile, superficiel autant que brillant.

: comme une obsession, Watteau poursuit un modèle. Frondaisons obscures et lumières déclinantes, faisant briller des tenues dédiées à la séduction. Ne s’agit-il pas d’un monde finissant, coupé du réel et englué dans des postures vaines et fausses. Une sorte de métaphore de la Cour et de l’Aristocratie ?

: les bergers sans moutons, sont sans doute ces petites figures dont rêve encore Marie Antoinette, plus tard au Trianon.

: A bien observer, on repère toujours le même personnage, soucils relevés et joues enflammées , souvent insistant auprès de jeunes filles.

: Nous savons combien le peintre est capable de dresser des proptraits vifs et singuliers, mais on voit ici de petites poupées fragiles et anonymes, toute en superficialité, perdues dans de grandes robes et dans des lieux confus.

: la véritable question que pose Watteau de manière récurrente est sans doute explicitée dans ce fameux petit tableau : le faux pas. En regardant le visage, les sourcils et les mains griffues et tendineuses, nous avons affaire à un individu d’une nature bien particulière.

: D’un côtél’indifférent, éthéré et fragile, et de l’autre, la figure récurrente, qui se masquait derrière une tenue rose et un luth, mais qui a tous les attributs de celui qui trompe et abuse.

: cette version de Zeus et Antiope éclaire vraisemblablement bien des compositions de Wattea.Zeus/ Jupiter, maître absolu, se transforle en Satyre, pour abuser le l’ Amazone Antiope. Une femme passive et confiante, abusée par ue personne aux mains griffues et veinées, au sourire crispé et au teint sombre.

: Or il est évident que les traits du Satyre/Zeus sont exactement les mêmes que la plupart des personnages que l’on va retrouver ci-après. Il est également très clair que la sculpture allongée dans le parc, ci dessus est une version de Antiope, abusée.

: Voici une série de détails saisis sur les peintures précédentes. A chaque fois, il y a abus de pouvoir et manière abrubpte, voire violente de se saisir littéralement des jeunes femmes.

: Si le geste n’est pas toujours effectif, les regards, rictus et sourcils évoquent constamment la figure dévoilée du Satyre.

: La figure de Zeus est celle du tout puissant, que l’on peut assimiler au roi de droit divin et à son univers. Watteau est ici, le témoin direct, mais en retrait d’un mode de séduction qu’il décrit assez clairement comme abusif. Relations faussées et rapports de pouvoir dans un monde superficiel, voire cruel et totalement hiérarchisé.

: En opposition radicale, ce portrait de Pierrot/Gille. Il est l’anti-satyre ; il est blanc ( candide), il fait face, il est lunaire, gauche, dans des vêtements trop courts qui évoquent l’enfance. Derrière lui s’affairent les moqueurs, les habiles et avertis. Dans cette peinture, il y a un portrait, un individu, la où il n’y avait que des silhouettes et des postures. Lunaire au ieu de solaire, simple au lieu d’être ambigu, passif au lieu d’être agité. Je me permets de penserqu’il s’agit d’un autoportrait du discret et timide Watteau, perdu au milieu de la Cour..Il fait face, il se livre.

: Si nous regardons le musicien de la « chanson d’amour », on retrouve bien , non seulement les traits, mais les mains, qui ne semblent pas des mains de jeune musicien. Le même type hysique est associé au Scapin méphistophélique que nous retrouverons plus loin.

: D’ailleurs, dans ses peintures nocturnes, loin de l’éclat finissant de la cour du Roi Soleil, ou de Louis XV, le « bien-aimé », il présente les comédiens et Pierrot. Ceux ci font métier de jouer, ils ne sont pas dans les jeux pervers de ce libertinage qui semble choquer Watteau.

: On peut établir clairement comme une équation au soleil/la Lune, au Jour/la nuit, au satyre/le pierrot, aux jeunes ganfins/les comédiens, aux moqueries/la comédie, à la brillance/la douceur aux sols instables/les terres battues et les planches, à l’agitation/le jeu…etc Une franchise et une sincérité, là où il y avait tromperie et cynisme.

: La sophistication aristocrate est déclinante tandis que la simplicité des comédiens est sûre, universelle ; c’est un jeu dont tout le monde connaissant les règles, il n’y a pas d’abus.

: Il est encore patent de constater, que ce qui est valable pour les comédiens professionnels, l’est aussi du monde de l’enfance, innocent, dont les jeux ne sont pas pervers. Bien que petits, ils occupent une grande place dans l’espace de la peinture.On comprend mieux le portrait du Gille, qui reste un enfant. Trop grand pour son habit. Ces petites figures, sont grandes dans l’espace et sont de véritables portraits.

: Rappel de la qualité des dessins de Watteau, très attentif aux attitudes et aux corps.

: parmi les contemporains, la figure exceptionnelle de Giulia Lama, la vénitienne, amie de Piazzetta. Elle aussi, comme Rosalba Carriera, se trouvant laide, se tenait à l’écart de l’apparat vénitien et ne fut pas considérée. l’idée effroyable étant qu’une femme non « belle », ne pouvait pas peindre de belles choses!!

: Ses oeuvres dispersées ne sont quasiment jamais montrées. Ses quelques dessins d’anatomies sont remarquables et sa peinture en camaïeu de « terre de sienne » est de gande puissance.

: Watteau, mort très jeune, fit quelques émules, comme Lancret, mais qui ne sut voir que les scènes, sans y insrire la tension nerveuse et fiévreuse de Watteau. Lancret traite de manière trop uniforme, les paysages et les v^temets ; il n’établit pas de contraste fort et ne réussit pas à suggérer le déclin du jour.

: Lancret, bon peintre, aborde avec complicité ce monde superficiel et il semble en vanter le mode de vie.

: François Boucher est totalement explicite en manière de sexualité et d’érotisme. On comprend clairement ce qui est en jeu dans les peintures habillées de l’époque, en voyant ces discrètes peintures, pour cabinets d’amateurs.

: De même, ces scènes apparamment très innocentes, voire mièvres, de Boucher, comme de Greuze…….cachent des métaphores qui nous apparaissent effroyables et significative des abus de pouvoir de l’épaoque ( pas si éloignée)..L’oiseau en cage est une allégorie de la virginité..

: de même que l’oiseau mort, la cruche cassée..La complaisance du peintre est clairement acritique et d’un voyeurisme cruel.

: Ici, on peut comparer le voyeurisme hypocrite de Greuze qui derrière cette scène de genre offre une figure débraillée d’un érotisme brut et la retenue délibérée de Chardin, qui suggère l’ennui et le confinement d’une travailleuse.

: L’univers féminin célébré sans cesse par Chardin est celui des arrières cuisines, des buanderies, des ateliers, sans fenêtres, sans décors. Figures stables, constructions pyramidales, couleurs primaires délicates, peinture épaisse, gestes essentiels et nourriciers.

: l’univers caché des choses simples, hors de la vue des puissance et de la culture de l’apparat et de la brillance comme de l’oisiveté. les lumières n’en sont pas moins vraies , complexes et magnifiques. Antithèse d’un art de Cour. Chardin semble exprimer un hommage discret au « tiers/etat » ; le monde du travail qui n’a pas accès à la scène, au grand jour et qui n’en est pas moins beau et essentiel.

: Lui aussi traite le monde d’une enfance, forces en puissance ( même de jeunes filles se cultivant). jeunes gens de la petite bourgeoisie, se délassant un instant bref. Temps suspendu, choses simples et moments de grâce, invisibles, cachés.

: Le philosophe et écrivain Denis Diderot est emblématique d’une sorte de synthèse, entre le libertinage, comme liberté et le travail fécond d’un tiers état négligé par l’ Ancien Régime. Le peintre Fragonard, proche de lui, traduit plus vivement la personalité du philosophe, que le sage Van Loo. Traces, couleurs vives, énergie et dynamisme de la composition, sensualité du savoir, les pages du livre semblant s’animer.

: Fragonard, brosse ici le portrait de 2 femmes, l’une danseuse très fameuse, et l’autre, sa compagne, artiste graveuse réputée. Il montre que l’érotisme et/ou l’élégance ne sont pas antinomiques avec la culture. La légère torsion des corps, comme la fougue nerveuse de la touche, exprime comme une agitation de ces personamités, comme cloîtrées dans un monde archaïque. Comme les femmes de Chardins, elles sont dans des espaces clos, sans fenêtres, sans lointains, sans issues…Mais cherchent clairement une sortie!!

: La composition triangulaire et dynamique de ces portraits d’intellectuels et d’artistes, esprits libres, peints avec une gestualité radicale et des couleurs de feu, semble exprimer un virulence pour un monde à venir. Comme prérévolutionnaire et emblématique du tiers-état intellectuel du siècle des Lumières.

: Il est intéressant encore de comparer l’érotisme peint par Fragonard de celui peint par Boucher et Greuze ; les scènes très explicites également, sont ici des scènes intimes, où de jeunes femmes ne sont pas les proies d’abuseurs et expriment clairement de la joie et de la complicité.

: A la suite de Rosalba Carriera, on voit apparaître de grandes artistes femmes. Souvent cantonnées cependant à l’art du portrait, dans l’entourage du très moderne M. Quentin DelaTour.

: Cette fin du 18e siècle voit aussi apparaître, dans l’enthousiasme de la ferveur néo-classique ( inaugurée par la redécouverte des ruines de Pompé¨en 1748- année de naissance de David). Elisabeh Vigée-Lebrun, comme d’autres, seront d’ailleurs protégées par une Marie-Antoinette très paradoxale, capable d’petre moderne, à sa façon en reconnaissant le génie de ces femmes.

: L’éclosion extraordinaire de femmes artistes pendant cette période révolutionnaire est emblématique des forces qui ne cherchaient qu’à s’exprimer, contenues et cantonnées pendant longtemps dans des stéréotypes passifs de femmes:poupées/passives, enjeux des abus de pouvoir.Par contre, il semble clair que l’autoportrait, est comme une manière performative de clamer son statut, pas d’artsite, pas si reconnu socialement, malgré les progrès.

: Anne Valayer Coster, dans cet extraordinaire nature morte, fait émerger au sens strict, ces formes vivantes, jusqu’à présent englouties, des coraux et coquillages marins, sans écarter les allusions sexuelles de ces tons nacrés.

: l’austérité néoclassique et très viriliste de David, semble un rappel à l’ordre, aux grandes idées, au sacrifice. Les femmes sont ici, encore dans le sentiment et l’émotion. Le modèle greco-romain est un écart délibéré d’avec la tradition aristocratique catholique de l’apparat et d’un ordre immuable. La sobriété des tenues, la standardisation des corps, sont aussi des appels à l’idéal, la règle, la science, la maîtrise. Loin des effets virtuoses maisn individuels des Watteau, Chardin et Fragonard.

: Ces 2 oeuvres, évoquant clairement des sacrifices, pour de grandes idées, au nom de la patrie, furent de grands succès, quelques mois à peine avant la Révolution, comme des signes avant-courriers des bouleversements. Ceci semble sonner la fin des ndividualisme, conservateurs et/ou libertins. Le retour de l’idée et de la peinrure à thème. On sait que David sera député conventionnel

Repères chronologiques pour l’article : Watteau, la chanson d’ amour

Madame de Maintenon ( Françoise Scarron- D’aubigné)),1635-1719

Louis XIV, 1638-1715

François Couperin, 1668-1743

Rosalba Carriera 1675-1757

Giulia Lama, 1681-1747

Giovanni Piazzetta, 1682-1754

Jean-Philippe Rameau, 1683-1764

Antoine Watteau, 1684-1721

Nicolas Lancret, 1690- 1743

Jean-Baptiste Pater, 1695-1736

Gian Battista Tiepolo, 1696-1770

François Marie Arouet- Voltaire, 1694-1778

Jean Baptiste Siméon Chardin, 1699-1779

François Boucher 1703-1770

Maurice Quentin de La Tour, 1704-1788

Louis XV, 1710-1774

Jran-Jacques Rousseau, 1712-1778

Denis Diderot, 1713-1784

Jean Baptiste Greuze, 1725-1805

Giacomo Casanova, 1725-1798

Gian-Domenico Tiepolo, 1727-1804

Jean Honoré Fragonard, 1732-1806

Marie-Suzanne, Giroux- Roslin , 1734-1872

Donatien de Sade, 1740-1814

Louis Sébastien Mercier, 1740-1814

Pierre Choderlos de Laclos, 1743-1803

Anne Valayer Coster, 1744-1818

Francisco Goya, 1746-1828

Adelaïde Labille-Guiard, 1747-1803

Olympe de Gouge, 1748-1793

Jacques Louis David, 1748-1825

Louis XVI, 1754-1793

Marie-Antoinette, 1755-1793

Elisabeth Vigée-Lebrun, 1755-1842

Nanine Vallain, 1768-1815

Votre commentaire Annuler la réponse.

Entrez votre commentaire...

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

E-mail (obligatoire) (adresse strictement confidentielle)

Nom (obligatoire)

Site web

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. ( Déconnexion / Changer )

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. ( Déconnexion / Changer )

Annuler

Connexion à %s