Berthe MORISOT, sur la véranda.

Berthe Morisot a longtemps été connue comme belle-soeur de Manet et modèle de ce dernier, mais encore surtout par son tableau « le berceau », qui renvoyait encore à une idée très convenue de la muse, la mère, le modèle….

Il a fallu l’intérêt d’amateur.e.s et de chercheu.r.se.s souvent outre-atlantique, pour exhumer des centaines de peintures et réaliser qu’il y avait en fait dans cet énorme corpus une véritable oeuvre singulière, qui apporte sa part à l’édifice de l’impressionnisme.

De même ses camarades artistes femmes impressionnistes, comme Mary Cassatt, mais encore Eva Gonzalez et Marie Bracquemond, furent totalement oubliées ( surtout les 2 dernières).

Il y a eu enfin de grandes rétrospectives sur cette artiste majeure. On découvre que ses recherches sont contemporaines de celles de Manet, Monet, Sisley, Degas et qu’elle n’est en aucun cas une suiveuse ou une imitatrice de ses camarades.

Plus encore, il apparaît clairement que ce serait plutôt l’univers pictural de ces femmes peintres qui aurait conquis ces artistes hommes, désireux de s’éloigner d’un académisme caricatural, genré et corseté, vérifiable dans la galerie ci-contre : .galerie pompière- Top of the Pompes

On peut trouver aussi des réflexions et notes sur l’article : Femmes, artistes….. l’ardoise magique, histoires d’effacements

: Scène de vie intime. Vue de dos, comme vue par effraction. Jeune fille concentrée, devant n jardin. Enfance, féminité, jardin, brièveté, légèreté des touches. Harmonie entre le monde intérieur et la nature ; la terrasse. Morisot peint ici, sa fille et magnifie la belle chevelure rousse, par les couleurs complémentaires vertes et bleues.

: Morsiot dans ses auroportraits, reste proche du croquis/peint, cher à Degas par exemple. Vivacité, cotrastes forts, lumières, touche énergique. Modernité des coiffures et poses.

: Berthe est souvent représentée sombre et fermée.

: Sa soeur est également peintre et elles suivent un moment les cours de Corot, toujours prêt à encourager les jeunes talents.

: Paysages ouverts et touches franches. Contemplation de scènes minimaistes, loin du spectaculaire.( se référer à l’article Corot).

: Manet, fait un grand nombre de portraits de Berthe, renforçant l’idée exotique de l’espagnole, andalouse sombre. mais ce qui intéresse aussi Manet, ce sont les qualités des surfaces noires et blanches.

: Dans ces portraits, manet traite plus es surfaces que les volumes ; ce sera sa grande recherche.

: Morisot, bien loin des figures sombres et tristes, réalise de véritables séries sur le thème de l’enfance, dujardin, de la lumière et des couleurs pures.

: Touches toujours vibrantes, comme si l’instant était bref, la scène croquée sur le vif.

: Elle assume totalement l’impression d’inachevé, de « lacher prise », qui est tant décriée par les peintres académiques.

: Morisot est une virtuose de la touche orientée et légère. Elle ne s’attarde jamis dans cette série sur les surfaces. Elle combine le dessin et la peinture, comme Degas et Lautrec( plus tard).

: L’univers intime est aussi l’occasion de s’attarder sur ces portraits, de face. Toujours dans un entre-deux, qui permet à l’artiste de traiter le premier plan et l’arrière plan, dans la grande tradition de la Renaissance.

: Berthe Morisot est une grande coloriste. Les cheveux roux de sa fille donnant le ton et permettant des variations colorées du feuillage.

: Avec ces 2 peintures de roses trémières, BertheMorisot travaille des touches plus larges, une peinture assez épaisse et plus gestuelles.

: La thème du jardin est parfaitement cohérent avec le principe de fractionnement de la touche, chaque feuille, pétale, herbe étant traduit par un geste, une touche. Chaque surface retenant la lumière de façon spécifique.

: Mais c’est aussi une certaine solitude. Très loin du bruit et de l’agitation de cette fin de 19e siècle industriel et violent. Havre de paix, mais d’où se dégage une certaine mélancolie.

: Thème de la solitude et de l’ennui de l’enface, comme des femmes recluses.

: Cette solitude est compensée par un rapport fusionnel avec l’espace. Bien avant la mode de « l’immersion », Berthe Morisot évoque cette communion presqu’océa,ique avec lalumière et les éléments.

: Air, eau, lumière et végétaux. temps suspendu.

: Les baigneuses participent de la même approche. Les surfaces de l’eau, sont aussi des images fractionnées.

: Berthe Morisot, plus que les autres peintres impressionistes, reste fidèle au portrait, ntamment de famille? Il faut dire, qu’en l’absence de réeelle reconnaissance, elle pertpétue la tradition subie d’un certain « confinement » dans la sphère familiale.

: Scènes d’intérieur, mais allégées par le travail dur la lumière et le BLANC. sur lequel nous reviendrons plus tard. Ici B. Morisot semble essayer une touche plus longue et fluide, comme alanguie.

: les photos , ^plus austères ne traduisent pas lé mégèreté et la sensualité des figures et des lieux. Une complicité entre femmes aux compétences artistiquessouvent enfouies.

: Quelques portraits de cette figure lointaine d’ Eugène Manet, son épaoux.

: Déjà dans des peintures plus anciennes, Bethe Morisot abordait , à l’agal de Edouard Manet, la question des surfaces sensibles, traitées par le noir, le blanc et le vert.

: Le traitement des robes blanches, traitées plus comme surface que comme volume modelés est un travail de recherche constant.

: La robe, comme une flaque de lumière éclaire la neutralité des tons verts ( assimilés aux gris et bruns dans la gamme des tons).

: Un magnifique regard surpris, fragile et complice. ces 2 amies flottant dans l’espace et le temps, sur une surface lumineuse, broosées à grands traits sont emblématiques de cet intérêt pour l’instant et la lumière fugace?

: La surface de l’eau, est pourrait-on dire l’autre paradigme de l’impressionisme, avec les jardins. Flottement, éphémère, lumère, fractionnement.

: En fait, découvertes depyis peu semble t-il, ces marines, précoces de B. M sont remarquables de synthèse. Une captation des valeurs et des contastes, aisni que la justesse des gestes, larges et précis. La force du dessin dans la peinture. la surface de l’eau bien sûr.

: Cette marine, par touches à la limite du « signe » est exceptionnelle de finesse. La façon de savoir arrêter le pinceau, de ne pas charger les figures, les contours, dénote une grande liberté et un recul extraordinaire de virtuosité.

: Subtilité des gris colorés et des demi-teintes.

: Berthe Morisot a aussi expérimenté les grands espaces ouverts, elle a étudié avec Corot et connais bien le Degas des paysages.

: Ces peintures de « jeunesse » témoignent de son talent précoce et en celà, elle n’a rien a envier à ses confrères masculins ; elle participe à l’évidence, des recherches et des expérimentations picturales de son temps.

: Traitant les lointains, B. Morisot expérimente les larges surfaces, non loin de l’à-plat. Corot encore comme repère. .

: ces larges surfaces sont autant détendues de couleurs nuancées

: Le paradime de la fenêtre est ici clairement exporé. Avec le rideau, la fenêtre devient ouverture et surface, lumière et écran. Ici elle dialogue avec l’opacité du mur dans une déclinaison de rectangles rappelant le format de la toile. Autant de manière d’arrêter le regard. Doaloguie aussi avec les noirs.

: Le sujet de la surface neigeuse devient comme un morceau de bravoure pour les impressionistes. Berthe Morisot en fait une version d’une grande subtilité. Distilant de petits signes prégnants et légèrement colorés sur une neige qui semble poudreuse. Plus que jamais, cet exercice, demande une grande capacité à la légèreté et la précision des interventions. ici encore, il est question de surface de lumière. la page blanche.

: Marie Bracquemont-Quivoron, artiste oubliée, est une remarquable peintre deu groupe impressioniste et propose une version très fragmentée et dispersés, à travers les ramures, de la surface neigeuse. occasion de décliner à l’infini les nuances de gris colorés.

: Renoir se retrouve avec ses touches en points généreux et souvent bleus. AInsi, ce défi pictural, permet encore à chaque artiste de se singulariser, tout en étant dans une démarche commune.

: La saissante pie sur la barrière de Monet révèle son art absolu des délicatesses de tons et la franchise directe de son geste. Ici la neuge épaisse répond au ciel laiteux et glacé. Composition frontale et ponctuation de noirs .

: Le Gauguin de Tahiti est d’abord passé par le travail des surfaces et des variations.

: Blancs et noirs sont aussi traités dans les robes. Si l’artiste évacue le modelé et le dégradé,il faut composer par de grandes surfaces « tonales » la surface de la toile, et non plus en fonction de la profondeur de champ.

: Le blanc est aussi celui des linges et des vêtements intimes, draps, rideaux, chemises de nuit. On retrouve l’intimité et la légèreté.

: Les draps qui sèchent..Activité très « genrée » est ausssi un sujet remarquable pour de nombreuses femmes peintres. Une certaine complicité et spécificité devant ces toiles blanches, qui sont aussi souvent, celles des tableaux vierges, que personne n’achète ni ne commande, quand la’artiste est une femme.

: Il y a aussi l’étendue, la surface, l’air et l’harmonie de cette beauté, ignorée de la plupart des « mâles », qui s’agitent dans le fracas des villes industrielles.

: Belles flaques de blanc. Idée d’un monde à part ; de la face cachée du quotidien.

: La virtuose précoce, Helen Schjerfbeck, finlandaise, comme Elin Kleopatra Gambogi perpétue ce sujet, l’associant à l’enfance. Le rehgard de l’enfant fiévreux comme cotonneux et perdu. Image d’innocence et de pureté immaculée, comme le blanc étincelant des linges.

: autre scène qui revient assez spuvent chez Berthe Morisot, celle de la cueillette. Contre-plongée et fragilité. De nouveau la question du sol qui se dérobe est suggérée, au bénéfice de la fusion dnas les couleurs et les taches/touches de couleurs.

: Robes, complicité, plaisrs éphémères et anodins. Instants volés et peinture comme effelurée. On remarque pourtant que c’est tout un travail complexe et répété de cadrages, recherches et nuances.

: Il est intéressant de constater que Berthe Morisot, Eva Gonzalez et Mary Cassatt, ont traité le thème de la barque, enyre femmes, sans canotiers, comme une bulle de tranquillité aumilieu d’une étendue fluide et lunineuse, comme une métaphore de l’acte de peindre. que

: AInsi que Berthe Morisot, Eva Gonzalez, fut connue comme modèle de Manet plus que comme peintre.

: Le dialogue pictural entre eux est pourtant fécond. Adeptes des touches larges et des surfaces contrastées.

: Jusqu’aux sujets et compositions qui semblent se répondre. Eva Gonzalez fait preuve d’une grande force et de paerti-pris francs.

: Grande présence des figures. Thème de la jeune femme et de l’enfant, que traite aussi Manet.

: Portrait de groupe incroyable, qui fut quasiment iconique du groupe impressioniste, et pourtant, pas une femme….Une sorte de caricature de la virilité du 19eme siècle, hommes en noir et à l’air grave…

: Et pourtant, Degas fréquente la grande Mary Cassatt pendant des années. Ces femmes étaient complices des êintres impressionistes hommes. En fait, il seblerait presque que ce soit elles qui les aient amenés à peindre ces sujets légers, apparemment futiles, des jerdins, des robes, des instants volés.

: Cassatt vue par Degas, au Louvre. Que ce soit Corot, Degas, Manet, Monet ou Renoir, ils eurent tous des rekatons étroites avec toutes ces femmes impressionistes.

: C’est la postérité qui une fois de plus a éteint leur souvenir ; sauf peut être celui de mary Cassatt.

: Le sujet de l’enfance, typique de thématique traitée essentiellemnt par des artistes femmes, est significatif du sexisme aggravé du 19e siècle. Ansi ce sujet semble désuet aux grands critiques, qui ont toujpurs oublié de voir la peinture et l’invention constante, la liberté et la variation des traitements opérés par M. Cassatt. Accélérant et ralentissant son geste, d’une sorte de rage abstraite à une grande délicatesse maîtrisée. Le thème de « l’ouvrage », de la tapisserie est encore cohérent. Mary Cassatt est une des premières à s’intéresser de façon aussi picturale aux « motifs » des tissus.

: Elle est aussi en pointe sur la question des cadrages

: Les petites figures perdues dans des amas d’étoffes, tendent à faire presque disparaître le sujet au bénéfice de teavail purement pistural de couleurs, textures et lumières.

: L’un des aspects explorés par Mary Cassatt, est le graphisme, repérable clairement ici par les lignes affirmées et suggérant une linéarité à la surface de la toile

: Le glissement progressif de Mary Cassatt vers l’art japonais est donc parfaitement cohérent avec ses recherches. Aplats, motifs, arabesques sinueuses etet grapisme. Affirmation du plan au détriment de la profondeur de champ.

: Une grande oubliée est pourtant la plus brillante élève d’ Ingres!! Elle pareticipe activement à cegrand virage, passant du dessin pur et des surfaces lisses et laquées, au fractionnement vibrant des surfaces, à l’apparence d’un dessi relâché, à une grande liberté virtuose. Maris Quivoron-Bracquemeont, oubliée même pendant 150 ans dans son village natal!! ( Landunvez-29).

: Il faut dire que son mari, graveur et décorateur, n’aimait pas la modernité de ses recherches pisturales!!

: Si nous revenons à Manet, il semble clair que sa pratique pisturale est fondée sur un achange constant avec ses camarades artisytes femmes, et pas seulemnt comme modèles.

: Il partage avec elles ce nouveau regard sur les figures oubliées, en arrière plan, anonymes. De même la question des plans, de la disparition des sols et de la virtuosité des touches, comme les qualités subtiles des noirs et des blancs.

: Dans ces 3 peintures , on voit comment Manet affirme avec une audace certaine, la frontalité, par les grilles parallèles au plan de la toile. Il assume aussi l’aspect négligé des surfaces, qui fait hurler les acaémiques, voyant là un lâcher prise emblématique des débordements de toutes sortes qui menacent l’ordre bourgeois établi. Maîtrise des énergies, des matières premières, de l’argent, de l’histoire et des sciences, des peuples, des âmes, des corps, des peules étrangers.

: Monet, aussi rejoint les thèmes féminins, les petits instants, les lumières fugaces, les taches.

: La aussi le blanc est traité comme une question picturale centrale. Les modelés disparaissent et la profondeur de champ n’est plus le sujet. Les surfaces oui.

: Univers faminin encore et fractionnement de la touche. Mouvements ephéères, cieux, nuages, tissus, herbes…Une contre-plongée qui fait basuler le sol. Diversité des toucjes. Délicatesse des blancs.

: Il est amusant de voir comment Lautrec reprend la figure de la chevelure rousse dans de nombreuses études, d’une façon très voisine des oeuvres de Berthe Morisot. Partageant avec elle la même virtiosité de touche picturale proche du croquis.

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